En Russie, le groupe Wagner affirme se préparer à prendre d’assaut la capitale ukrainienne, Kiev. C’est ce qui ressort d’une série de photos que le groupe a publiées sur Telegram ce matin. S’agit-il de réelles intentions ou d’un coup de bluff pour semer la peur?

Bonjour de Sibérie”, peut-on lire. “Nous nous entraînons à la chasse pendant nos vacances. Nous attendons l’ordre pour prendre d’assaut Kiev d’assaut”.

Les images montrent un soldat Wagner masqué déployant le drapeau de la milice et posant avec un fusil d’assaut. Auparavant, les rumeurs selon lesquelles le groupe avait dû quitter le Belarus parce que le président Alexandre Loukachenko ne voulait pas financer leur installation ou parce que Poutine voulait dissoudre le groupe – ont été démenties.

Selon l’un des principaux commandants du groupe Wagner, Anton Yelizarov, dont le nom de guerre est “Lotus”, les miliciens qui sont retournés en Russie prenaient simplement des vacances, sur les ordres de Prigojine, avant de se rendre en Biélorussie.

© Telegram

Selon toute vraisemblance, le nouveau message s’inscrit dans une stratégie de communication destinée à semer la peur, intimider. En jetant le trouble sur son avenir, le groupe Wagner met la pression sur plusieurs acteurs du conflit. La Pologne et la Lituanie, qui craignent une violation de leur frontière. L’Ukraine, qui craint une attaque par le nord. Les Français et les Américains, qui voient le chaos s’installer en Afrique de l’Ouest. Et l’opposition biélorusse, qui craint que les combattants Wagner ne soient utilisés pour réprimer encore plus durement toute protestation.

En adoptant cette stratégie, la milice peut ainsi terroriser sur cinq fronts à la fois, et ce bien au-delà de son potentiel réel. Cela peut également arranger à Moscou, ce qui accréditerait la thèse de la “maskirovka”, cette duperie militaire à la russe dont raffole Poutine. C’est-à-dire que la mutinerie des Wagner contre le président russe ne serait qu’une vaste mise en scène. Une hypothèse jugée encore totalement improbable jusqu’il y a peu mais que certains n’excluent pas complètement aujourd’hui.