Nouveau naufrage de migrants en Méditerranée : 41 disparus, dont trois enfants
Quatre migrants ont
été récupérés ce mercredi par un pétrolier en mer Méditerranée après le
naufrage de leur embarcation. Selon leurs dires, ils étaient 45 à bord,
dont trois enfants, au moment de quitter la Tunisie le 3 août. 41
personnes sont donc portées disparues.
41
personnes, dont trois enfants, sont portées disparues après le naufrage
d’une embarcation partie jeudi de Sfax en Tunisie avec 45 migrants à
son bord, a annoncé mercredi l’ONU en Italie sur la base des témoignages
de quatre survivants.
Les
agences des Nations unies pour les réfugiés (HCR), l’enfance (Unicef)
et les migrations (OIM) déplorent dans un communiqué commun ce « terrible
naufrage survenu entre le jeudi 3 et le vendredi 4 août en
Méditerranée ».
Une embarcation retournée par la météo »L’embarcation
en fer se serait retournée » face à « des conditions météo rendant très
dangereuses les traversées sur ces petits bateaux en fer inadéquats pour
naviguer », selon le communiqué. « Cela démontre le manque absolu de
scrupules des trafiquants qui, de cette façon, exposent les migrants et
les réfugiés à des risques très élevés de mort en mer », ont dénoncé les
trois agences.
Selon
des chiffres compilés par les Nations unies, plus de 1800 personnes ont
déjà péri depuis janvier dans des naufrages en Méditerranée centrale,
la route migratoire la plus meurtrière au monde. Soit plus du double de
l’an dernier.
Si
l’on ajoute à ce chiffre la trentaine de migrants portés disparus à la
suite des naufrages de deux bateaux au large de Lampedusa révélés
dimanche et la quarantaine annoncée aujourd’hui, on arrive donc à un
bilan de presque 1900 morts.
Les
quatre rescapés – un mineur non accompagné de 13 ans, une femme et deux
hommes – ont été secourus par un navire marchand et débarqués mercredi
sur la petite île italienne de Lampedusa, située entre la Tunisie et la
Sicile et devenue du fait de cette localisation le porte d’entrée
privilégiée par les migrants se rendant en Europe.
Les
quatre survivants, originaires de Guinée et de Côte d’Ivoire, ont
raconté avoir survécu en flottant sur des chambres à air avant d’être
recueillis à bord d’un navire, selon la Croix-Rouge italienne, qui gère
le centre d’accueil des migrants à Lampedusa.
« Trafiquants sans scrupules »Selon
eux, le bateau en métal long de sept mètres s’est retourné à cause
d’une grosse vague, précipitant tous ses passagers à la mer. Seuls 15
d’entre eux avaient un gilet de sauvetage mais se sont quand même
probablement noyés.
Face
à cette nouvelle tragédie, les trois agences de l’ONU « réaffirment la
nécessité de mécanismes coordonnés de recherche et de secours et
continuent à demander aux Etats d’augmenter les ressources et les
capacités pour efficacement faire face à leurs responsabilités ».
« La
mer est très agitée (…) Embarquer des migrants par cette mer est
vraiment criminel. Les trafiquants sont vraiment sans scrupules », a
dénoncé mercredi l’attaché de presse de l’OIM en Italie, Flavio Di
Giacomo, interrogé par l’AFP. »Les
bateaux en fer qui sont utilisés sont les plus fragiles que j’ai jamais
vus en Méditerranée centrale », a-t-il observé ; mais « les migrants
subsahariens sont obligés d’utiliser ces bateaux low-cost en fer qui se
rompent au bout de 20-30 heures de navigation » ; « avec ces conditions en
mer, ce type de bateau chavire facilement ».
Par
conséquent, « il est très probable qu’il y ait beaucoup plus de
naufrages que ceux dont nous avons connaissance, c’est cela ma vraie
crainte », a-t-il conclu. Une hypothèse étayée par la hausse du nombre
des corps sans vie retrouvés en mer sur la route migratoire entre la
Tunisie et l’Italie.
Près
de 94.000 migrants sont arrivés sur les côtes italiennes depuis le
début de l’année, plus du double que sur la même période l’an dernier,
selon les chiffres publiés par le ministère de l’Intérieur.