Niger: La junte lance de graves accusations contre la France
Le régime militaire du Niger issu d’un coup d’Etat a accusé mercredi la France d’avoir violé la fermeture de l’espace aérien nigérien et « libéré des terroristes », ce qui constitue selon lui « un véritable plan de déstabilisation de notre pays ».
Les
« forces françaises ont fait décoller » mercredi de N’Djamena, au Tchad,
« un avion militaire » à « 6H01 locales », indique un communiqué du Conseil
national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) qui a pris le pouvoir au
Niger, ajoutant: « Cet aéronef a volontairement coupé tout contact avec
le contrôle aérien à l’entrée de notre espace de 6H39 à 11H15 locales ».
Dans
le même communiqué, le CNSP accuse Paris d’avoir « d’une façon
unilatérale libéré des terroristes prisonniers », le mot « terroriste »
désignant des jihadistes armés.
Après
leur libération, ces jihadistes ont participé à « une réunion de
planification » d’une attaque « de positions militaires dans la zone des
trois frontières » entre Niger, Burkina Faso et Mali, dans l’ouest
nigérien, ajoute le CNSP.
Sans
faire de lien direct avec cette « libération » de jihadistes prisonniers,
il annonce dans le même communiqué que, mercredi matin, « la position de
la garde nationale de Boukou », dans la zone des trois frontières, « a
fait l’objet d’une attaque dont « le bilan n’est pas encore établi ».
« Nous
assistons à un véritable plan de déstabilisation de notre pays »,
affirme le CNSP, dont le but est de le « discréditer » et de « créer une
rupture avec le peuple qui le soutient, de créer un sentiment
d’insécurité généralisée ».
En
conséquence, il est demandé aux Forces de défense et de sécurité (FDS)
de « relever leur niveau d’alerte sur l’ensemble du territoire » et « au
peuple de rester mobilisé et vigilant ».
Ces
accusations contre l’ancienne puissance coloniale dans la région,
particulièrement prise pour cible depuis le coup d’Etat du 26 juillet,
surviennent à la veille d’un sommet de la Communauté économique des
Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) au Nigeria.
Cette
organisation, jugée « à la solde » de la France par les militaires ayant
pris le pouvoir à Niamey, les a menacés d’une intervention armée en cas
d’échec de la diplomatie afin de rétablir dans ses fonctions le
président nigérien renversé, Mohamed Bazoum.