Election Présidentielle : ça s’éclaircit pour Karim et Khalifa, ça s’assombrit pour Sonko

Election Présidentielle : ça s’éclaircit pour Karim et Khalifa, ça s’assombrit pour Sonko

C’est acté. Khalifa Sall et Karim Wade peuvent désormais être candidats à l’élection présidentielle de février 2024. Si les deux « K » sont finalement résolus, toutes les incertitudes planent sur la candidature de Ousmane Sonko.  

Un retour sur la ligne de départ pour la conquête de la magistrature suprême. Khalifa Sall et Karim Wade ont été réhabilités par 124 députés, le samedi 5 août à l’Assemblée nationale.
Après la promulgation de la loi n°12/2023 modifiant la loi n°2021-35 du 23 juillet 2021 portant code électoral, l’ancien maire de Dakar sera en roue libre pour la présidentielle du 25 février 2024. Rappelons que Khalifa Sall avait perdu ses droits civils et politiques après une condamnation de 5 ans de prison ferme dans l’affaire de la caisse d’avance en mars 2017. C’était le début de la chute de l’ancien membre du parti socialiste. Il a été par la suite révoqué de sa fonction de maire. En septembre 2019, Khalifa Ababacar Sall est gracié par le Président Macky Sall. Même s’il avait retrouvé sa liberté, le socialiste était toujours exclu du fichier électoral. Une bataille est alors engagée pour recouvrer son éligibilité après avoir obtenu sa liberté.
Cette bataille était aussi portée au sein de la coalition Yewwi Askan wi. Après les législatives, tous les leaders de l’opposition avaient décidé de proposer une loi permettant à Khalifa Sall et Karim Wade de présenter à la prochaine présidentielle.
Ce point a d’ailleurs été rappelé par le président du Groupe parlementaire Birame Souleye Diop, par ailleurs membre de l’ex-parti Pastef, le samedi 7 août à l’occasion de l’examen en plénière du projet de loi portant modification du code électoral. « Cette modification entre en droite ligne avec un des points sur lesquels, nous avions battu campagne à savoir la réhabilitation de certains leaders de l’opposition » a-t-il déclaré.
Cette modification a pourtant renforcé le clivage entre Takhawou Sénégal de Khalifa Sall et Pastef de Ousmane Sonko déjà provoqué par la décision du socialiste de répondre au dialogue initié par le président Macky Sall le 31 mai dernier. 
Les députés de Pastef, après avoir vu leur proposition de loi portant modification du code électoral rangé dans les tiroirs, ont proposé un amendement portant sur l’article L57. Ces opposants ont estimé que le terme « électeurs » devrait être enlevé de l’article pour permettre la participation de tous. En clair, il s’agit de pouvoir permettre à quelqu’un qui n’est électeur d’être élu. Un amendement rejeté en commission comme en plénière. En réponse à ce rejet, les députés appartenant à l’ex parti Pastef et au Pur ont décidé de boycotter le vote et sont sortis de la salle. 
Face au ministre de l’Intérieur venu défendre ledit projet, 124 députés ont voté la loi réhabilitant Khalifa Ababacar Sall et pour certains Karim Wade. Mais pour les membres du Parti Démocratique Sénégalais (PDS), cette modification ne concerne par Karim Wade. La secrétaire à la communication, Nafissatou Diallo a déclaré que Wade-fils avait retrouvé ses droits « depuis le 20 août 2020 ».
Karim avait lui aussi perdu ses droits civils et politiques après une condamnation par la Cour de Répression de l’enrichissement illicite à une peine de 6 ans de prison ferme. En juin 2016, le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade est gracié mais exilé au Qatar. Depuis lors, celui qui pourtant candidat du PDS n’a pas remis les pieds au Sénégal. 
La grande équation reste maintenant Ousmane Sonko. Le leader de l’ex-parti Pastef est actuellement placé sous mandat de dépôt et séjourne à la prison de Sébikotane. Condamné par contumace dans l’affaire Sweat beauty, le maire de Ziguinchor a refusé d’acquiescer ladite condamnation. Dans l’affaire Mame Mbaye Niang, Ousmane Sonko a aussi interjeté appel. En définitive, l’opposant le plus radical jusqu’ici détient toujours ses droits civils politiques. Toutefois, ce dernier pourrait être écarté de la course à la présidentielle si la Cour d’appel confirme le procureur dans l’affaire Mame Mbaye Niang. Ousmane Sonko dans cette situation aurait pu être sauvé par une modification de l’article L57. Chose qui risque d’être impossible au-delà du mois d’août. 

Souare Mansour

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