CHAPEAU BAS, LAMTORO ! (Par YORO BA)
« J’ai un code d’honneur et un sens
de la responsabilité historique qui me commandent de préserver ma
dignité et ma parole » Macky SALL, Président de la République.
« Min njamfotaaka, Min Pirtataa aadi ». «Nous ne trahirons pas, Nous ne
romprons pas le pacte de promesse.
»
Ce lundi 03 juillet 2023 marque assurément une étape décisive dans
la marche de notre démocratie et n’est pas sans rappeler, toutes choses
étant égales par ailleurs, la soirée historique du 31 décembre 1980
lorsque le Président Senghor annonçait sa décision de quitter le
pouvoir. En effet, les populations sénégalaises matures et attachées à
leur destinée, dans chaque communauté rurale, dans chaque commune, dans
chaque région, ce peuple pacifique et patient des ethnies et des
tarikhas, des riches et des moins fortunés, a prêté une oreille
attentive au Président Macky Sall.
Une brève histoire de l’avenir
Il y a exactement quatre ans, au lendemain de la victoire du Président
Sall à l’élection présidentielle de février 2019, j’écrivais ceci : avec
toute l’humilité requise, je vais tenter de vous raconter la belle
histoire des cinq prochaines années telles qu’on peut l’imaginer à
partir de ce qu’on l’on sait aujourd’hui du bilan et des perspectives du
Plan Sénégal émergent, autrement dit, vous conter une « brève histoire
de l’avenir » pour reprendre la belle formule de Jacques Attali.
J’ajoutais que « notre pays, notre peuple, notre culture, notre
démocratie ont l’obligation de rentrer dans ce temps du temps d’après,
dans lequel seul un puissant ressort moral et spirituel sera en mesure
d’affronter les doctrines et les radicalités.»
De l’infrastructure morale
Des pays les plus riches aux contrées les plus pauvres, c’est la
structure même des Institutions démocratiques qui craquelle de partout,
sous les applaudissements de la presse à scandale et la colère des
jeunes sans emploi. Ce craquèlement est la conséquence directe d’un
affaissement de l’infrastructure morale surtout au sein de la population
jeune.
Partant du postulat que les valeurs, pour abstraites qu’elles soient,
peuvent être considérées comme des idéaux collectifs, susceptibles
d’orienter les actions individuelles, sera-t-il possible de réussir
l’émergence sans en tenir compte
? Surtout « qu’une fois
les valeurs ordonnées, elles sont porteuses d’une vision du monde,
donnent un sens aux pratiques des individus, et s’imposent à eux
»*
Max Weber, dans « L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme »
montre que des valeurs, -religieuses dans son cas-, peuvent être un des
facteurs du changement économique et social, que ce facteur pouvait
jouer un rôle essentiel dans certaines transformations sociales et
intervenir de façon très indirecte dans d’autres. Il en est ainsi, selon
Weber, de l’essor de l’esprit d’entreprise et du capitalisme moderne,
qui a été favorisé par la morale issue du
calvinisme.
Il nous faut donc aller au-delà du bilan infrastructurel pour insister
sur les perspectives qui touchent à l’éthique, à la paix, à la sécurité,
à la construction du citoyen, à l’infrastructure morale, en bref aux
valeurs.
En ignorant totalement cet aspect du problème et en ne se focalisant
que sur des aspects techniques et technocratiques, ne fait-on pas bon
marché des aspects liés aux normes et valeurs, à la culture, à la
religion, bref aux aspects sociaux de la nation, comme facteurs
indispensables pour tout développement économique ?
Permettez-moi à
ce niveau de visiter « Le Sénégal au Cœur » du Président Macky Sall,
œuvre dans laquelle on découvre à la fois des leçons de dignité et de
patriotisme, d’humilité et de courage, des leçons de vie simplement, et
qui permet de comprendre le refus du Président Sall de se présenter à la
prochaine élection présidentielle.
Des Valeurs
Leçon de dignité
« Ma mère plaçait la dignité au-dessus de tout : elle nous a élevés dans le culte de l’effort et de la fierté, elle nous a appris à nous suffire de ce que nous avions et à ne pas envier de plus nantis que nous. Mon père disait on peut perdre une bataille, mais il faut toujours garder l’arme au poing pour gagner la suivante » p.16
Leçon de patriotisme
« On ne peut pas diriger un pays et ne pas se mettre à son service, sinon on n’est là que pour son intérêt personnel et son ego surdimensionné. Je travaille à tracer des sillons à transformer mon pays, le Sénégal, de façon à laisser quelque chose derrière moi, non pour ma propre postérité, mais pour cette terre qui m’a vu naître ». p.44
Leçon d’humilité
« Politiquement, j’engrange de l’expérience et j’observe. Je ne fais pas les titres des journaux, je ne cherche pas la lumière, je passe pour un bon cadre du PDS, qui ne fait pas de vagues et reste loin des intrigues. Lors des photos de groupe, je n’essaie pas de jouer des coudes : ce n’est pas mon tempérament, ni ma manière d’exister » p.46
Leçon de vie
«
La trahison, les complots et les intrigues n’existent pas dans le
disque dur de mon éducation et de ma vision du monde. Je ne crois ni à
la ruse ni à la philosophie consistant à penser que tous les coups sont
permis en politique » p.73
C’est donc une démarche tout en hauteur
qu’a adoptée le Président SALL, qui voudrait que les paroles soient
corroborées voire précédées par des actes car ici, comme nous le dit si
bien André GIDE, « ce n’est pas seulement le monde qu’il s’agit de
changer mais l’homme. D’où surgira-t-il, cet homme neuf ? Non du dehors,
camarade, saches le découvrir en toi-même (« Xam sa bopp ») et comme du
minerai l’on extrait un pur métal sans scories, exiges de toi cet homme
attendu.»
A la lecture du « Prince » de MACHIAVEL, César BORGIA, le héros
principal a une philosophie bien simple ! « La fin justifie les moyens,
tous les moyens en politique ». Hé bien pour le Président Macky SALL, ce
sont des normes et des valeurs positives, un éthos politique, une
morale, qui régissent et guident ses actions. En ce sens, il vient de
nous administrer une belle leçon d’éthique en politique en décidant de
ne pas participer à la prochaine élection présidentielle.
Et demain ?
Je voudrais très humblement rappeler à nos amis de BBY que le changement social postule deux paradigmes à savoir :
-les facteurs du changement social c’est-à-dire le contexte économique, culturel, social ;
-les
acteurs du changement que constituent les élites, toutes les élites,
les mouvements sociaux, les organisations politiques etc.
Si l’on ne
peut pas ignorer l’importance du contexte, ce sont les acteurs qui sont
déterminants dans la mise en avant d’atouts propres à capter une
population désorientée par une manipulation médiatique orchestrée par
l’opposition. Il nous faudra donc mettre la volonté politique au service
de la compétence, la compétence au service de l’Etat, l’Etat au service
des citoyens, les citoyens au service du pays. Bien entendu, cette
ambition à laquelle nous invite le Président de la République ne sera
possible que dans :
-la solidarité ou l’obligation morale d’assistance mutuelle;
-l’unité,c’est-à-dire
cette harmonie d’ensemble d’une œuvre politique ou cette combinaison de
différentes choses de manière qu’elles ne forment plus qu’un tout;
-le
travail ou l’occupation rétribuée, qui en économie politique est l’un
des facteurs de production. Il s’agit de se donner de la peine pour
faire, pour exécuter une chose qui produise un intérêt;
-la justice,
c’est-à-dire la vertu morale qui fait rendre à chacun ce qui lui est dû,
une justice économique et sociale, objectif d’une économie menée en vue
d’assurer entre les individus une égalité –au moins relative- en
matière de satisfaction des besoins.
Les décisions des leaders
politiques sont principalement influencées par leurs perceptions de la
réalité qui sont faites de l’appréciation qu’ils portent sur leur État
comme sur celui des pays tiers, de leurs informations, de l’attirance ou
de la répulsion qu’ils éprouvent face à tel interlocuteur ou fait
international, de leur prédisposition à agir ou à temporiser, des
valeurs qu’ils ont intériorisées au fil des années
Pendant douze
ans, le Président Sall n’a eu de cesse d’exhorter les militants et la
direction de son parti, l’APR, à travailler avec ses partenaires
politiques de BBY dans un esprit critique, sans suspicion, mais avec
l’humilité requise, pour une refondation de la République sur des bases
démocratiques et transparentes. Le Président invite donc la coalition
BBY à réfléchir sur des thèmes aussi importants et urgents que les
stratégies qui offrent à une collectivité humaine une représentation du
monde et de la société qui lui permet d’agir sur la défense de ses
intérêts matériels. Il nous faudra donc réfléchir sur comment
transformer notre coalition, le BBY et la Grande Majorité Présidentielle
en un puissant facteur de mobilisation afin qu’ il puisse entreprendre
des actions pour gagner d’abord, abréger les souffrances et les
frustrations des masses ensuite, et ouvrir à notre pays des perspectives
qui l’éloignent de la médiocrité ; il nous faudra réfléchir et proposer
les modalités à mettre en œuvre pour promouvoir réellement la
construction nationale, édifier une société juste et fraternelle pour
permettre à chaque Sénégalaise, chaque Sénégalais, d’occuper la place
que lui assignent ses mérites et son dévouement aux intérêt du pays (Jëf
Jël,Ñaq Jariñu).
Conclusion
Nos cœurs sont en souffrance, les mots nos maux. Cherchons donc chers
compatriotes et trouvons des fissures dans l’infortune. Montrons que
notre survie est dans la construction de
soi.
Au nom de la Nouvelle Alliance des Forces Républicaines (NAFORE), je
dis « chapeau bas, Monsieur le
Président.
Nos prières ferventes vous accompagnent, afin que l’après – mandat
vous permette de vous installer dans l’Histoire de ce beau pays, après y
être entré avec fracas en 2012. Qu’Allah continue de veiller sur
ce pays.
* E. DURKHEIM
YORO BA Sociologue, Master 2 Défense, Sécurité et Paix
Président NAFORE (Nouvelle Alliance des Forces Républicaines)
Conseiller Spécial Présidence de la République