Îles Canaries : L’embarcation de 200 passagers de Kafountine et les trois pirogues de Mbour avec 65, 50 et 60 candidats à l’émigration toujours introuvables
Une embarcation avec à
son bord 200 personnes, qui avait quitté le sud du Sénégal, précisément
Kafountine, il y a 10 jours, est la dernière perdue de vue. Partie le 27
juin dans une localité située au sud du Sénégal, elle avait à son bord
des enfants, des certaines personnes de la même localité, y compris de
la même famille, selon un collectif en charge des questions d’émigration
clandestine.
A
cette tragédie, on peut ajouter la disparition de trois autres
embarcations qui ont pris le large à Mbour, le 23 juin. Elles avaient
respectivement transporté 65, 50 et 60 candidats à l’émigration.
Selon
les services de secours maritimes, jusqu’à présent, elles n’ont pas été
repérées au large des îles, malgré les moyens mobilisés. Ces services
ont estimé que la zone de recherche est vaste et qu’il y a une nécessité
de déployer des moyens aériens, notamment les hélicoptères, pour les
opérations de sauvetage. Selon l’agence EFE, au cours de ces derniers
jours, un avion a été mobilisé depuis les îles Canaries pour ratisser
large. Cette même semaine, une alerte des services de sauvetage
maritimes avait fait état de la localisation de l’embarcation de 200
personnes au large de Gran Canaria. Finalement, c’était une autre
embarcation de 86 candidats à l’émigration.
Ces
disparitions confirment, s’il en est besoin, que la migration par la
mer est la voie la plus périlleuse pour regagner le sud de l’Europe.
Selon
le dernier rapport de l’agence Caminando Fronteras, plus de 778
candidats des pays d’Afrique ont péri en mer en tentant de regagner les
îles Canaries, au premier semestre de 2023. Durant cette même période,
les chiffres révèlent le naufrage de 28 embarcations dans cette partie
de l’océan Atlantique. Les victimes sont originaires de 14 pays
africains. Il s’agit du Mali, du Maroc, du Sénégal, des îles Comores, de
la Guinée, de la Gambie et de la Côte d’Ivoire.
Les
organisations non gouvernementales ont dénoncé cette tragédie qui
touche surtout des personnes pauvres. Alors que le responsable de la
campagne Océan de Greenpeace, Aliou Bâ, pointe du doigt la persistance
‘’des pratiques néocoloniales’’ comme la cause de l’émigration et la
mort de milliers de jeunes Africains.
7 865 personnes sont restées au fond de l’océan
Depuis
2019, il a été noté une recrudescence de l’émigration clandestine par
la mer, après des vagues de déferlements de 2005-2006. Depuis 2022, plus
de 30 000 migrants ont débarqué sur les côtes des îles Canaries,
entraînant le surpeuplement de plus de 2 000 personnes à Arguineguin au
Gran Canaria en une semaine. Entre 2018 et 2022, plus de 7 865 candidats
sont morts noyés au fond de l’océan, selon le collectif spécialisé dans
la prise en charge des migrants Caminando Fronteras. Cette entité
rappelle que les personnes décédées ont le droit d’être identifiées et
enterrées selon les rites de leur religion.