Général Moussa Fall : «Nous faisons face à un monde de toutes les confusions, qui conçoit la violence comme un réflexe d’autodéfense (…)»
le Sénégal a accueilli
la cérémonie d’ouverture de la troisième réunion de la Commission de
l’Association internationale des gendarmeries et forces de police à
statut militaire (FIEP). Une occasion saisie par le général Moussa Fall
pour se prononcer sur la tension qui plane sur le pays.
«Nous
faisons face à un monde de toutes les confusions, qui conçoit la
violence comme un réflexe d’autodéfense, d’autoprotection ou tout
simplement comme une posture légitime d’expression démocratique de son
indépendance. Nous avons des peuples plus exigeants à l’égard de leurs
gouvernants, des citoyens aux réactions spontanées et parfois très
agressives dans la forme de leurs revendications», analyse le haut
commandant de la gendarmerie nationale.
Ce
choc naturel de volontés individuelles dans un espace protégé par la
gendarmerie est généralement sous-tendu par des motifs
incompréhensibles, selon le général Fall. «Il est malheureusement le
fondement des conflits auxquels les gendarmeries et forces de sécurité à
statut militaire sont appelées à apporter des réponses justes, légales,
mais surtout proportionnées. Face à un tel environnement, notre offre
traditionnelle de sécurité se trouve naturellement compromise», se
désole le général Moussa Fall.
Par
ailleurs, le directeur de la Justice militaire affirme que «les
demandes de sécurité des populations imposent désormais un changement de
paradigmes. Les forces de sécurité nationale doivent, chaque fois que
c’est nécessaire, entreprendre un vaste programme de modernisation de
leur outil et d’adaptation de leur doctrine d’emploi, pour être en
mesure de répondre aux défis croissants et multiformes», dit-il.
Interpellé
sur les nombreux conflits qui menacent la cohésion sociale, le
directeur de la Justice militaire rassure et déclare : «Nous vivons
effectivement une époque marquée par des conflits régionaux qui ont des
répercussions sur la sécurité mondiale. Les forces de sécurité à statut
militaire jouent un rôle prépondérant dans la prévention et la
résolution de ces conflits, en maintenant l’ordre, en protégeant les
populations et en assurant la stabilité dans les régions touchées.»
D’après
l’officier supérieur, cette situation nous incombe. «Ces formes de
conflits affectent la sécurité et la stabilité nationale. Leur
prolongement au-delà des frontières, où leurs méfaits sont parfois plus
prononcés du fait des déplacements de populations, reste un défi à
relever en communauté. C’est pourquoi une bonne maîtrise des conflits
régionaux appelle des formes particulières de coopération bilatérale ou
multilatérale, entre forces de sécurité nationales amies et partenaires,
acteurs directs ou parties prenantes sur le terrain», a-t-il conclu.