Les pèlerins musulmans convergent vers Mina, étape majeure du hajj à La Mecque
Des centaines de
milliers de pèlerins musulmans sont arrivés lundi sur le site de Mina, à
quelques kilomètres de la Grande Mosquée de La Mecque, pour accomplir
l’un des principaux rites du hajj, le grand pèlerinage musulman dans
l’ouest de l’Arabie saoudite.
Sous
une chaleur écrasante, les fidèles ont fait le voyage à pied ou à bord
de bus climatisés jusqu’à Mina, où ils passeront la nuit avant
l’ascension mardi du Mont Arafat, point culminant de l’un des plus
grands rassemblements religieux au monde.
« C’est
une expérience qui en vaut la peine », raconte Salim Ibrahim, un
Nigérian de 39 ans, faisant fi des températures qui frôlent les 45
degrés Celsius.
« Même si la chaleur devient plus forte, je referai le hajj », assure-t-il.
Après
avoir accompli dimanche le rite du « tawaf » –la circumambulation (faire
le tour) autour de la Kaaba, structure cubique noire vers laquelle les
musulmans du monde entier se tournent pour prier– les fidèles dormiront
dans des tentes blanches climatisées à Mina.
Ce
lieu est situé dans une vallée surplombée de montagnes rocheuses, à 7
kilomètres de la Grande Mosquée de la Mecque, la ville la plus sacrée de
l’islam.
Le
hajj, qui consiste en une série de rites codifiés qui se déroulent sur
plusieurs jours au coeur de La Mecque et ses environs, est l’un des cinq
piliers de l’islam.
Il doit être entrepris par tout musulman au moins une fois dans sa vie s’il en a les moyens.
Ceux qui l’accomplissent se verront octroyer le titre honorifique de « hajj », qui induit le respect.
Cette
année, le pèlerinage devrait être le plus grand de l’histoire, selon
les autorités saoudiennes qui espèrent dépasser le nombre de 2,5
millions de visiteurs atteint en 2019.
En
2020 et 2021, au plus fort de la pandémie de Covid-19, seuls quelques
milliers de fidèles avaient été accueillis dans le royaume, avant que le
quota ne soit relevé à 926.000 l’année dernière.
Le hajj se déroule sous haute sécurité pour éviter une répétition des tragédies qui ont émaillé son histoire.
Une bousculade avait notamment fait 2.300 mors en 2015, mais aucun incident majeur n’a été signalé depuis.
Des
hélicoptères ainsi que des drones dotés d’intelligence artificielle ont
été déployés pour surveiller le flux de pèlerins vers Mina, ont indiqué
les autorités.
Des bus autonomes, utilisant la même technologie et pouvant transporter jusqu’à 11 passagers, ont également été mis en service.
« Épuisés »
Les
températures élevées dans l’une des régions les plus chaudes du monde
représentent toutefois l’un des principaux risques pour les pèlerins.
Selon les organisateurs, quatre hôpitaux et 26 centres de soins ont été installés à Mina.
Pour
« éviter les insolations », le ministère saoudien de la Santé a
recommandé l’utilisation d’ombrelles durant les rituels, appelant les
personnes à risque à rester à l’intérieur à la mi-journée.
Habiba, une Marocaine qui effectuait le hajj avec son mari, a été prise en charge après un malaise causé par la chaleur.
« Le
climat est très chaud ici par rapport au Maroc, et nous nous sentons
épuisés », a déclaré son mari, Rahim Abdennacer, un homme d’affaires de
62 ans, en lui versant de l’eau sur la tête près de la Grande Mosquée de
La Mecque.
Après
la nuit à Mina, les pèlerins passeront plusieurs heures mardi à prier
et réciter le Coran sur le mont Arafat, où le prophète Mahomet aurait
prononcé son dernier sermon.
Mercredi,
ils procèderont à la lapidation symbolique de Satan, en jetant des
pierres sur des lieux symbolisant le diable, avant de retourner à La
Mecque pour une dernière circumambulation de la Kaaba.