Points d’accord et de désaccord : la synthèse détaillée des travaux du dialogue
La commission politique du dialogue a condensé les conclusions de leurs travaux. Les points d’accord, les points de non accord, tout a été listé dans un document dont nous vous proposons la lecture ci-dessous.
I- LES POINTS D’ACCORD
– accord sur le Code de Conduite ;
– accord sur les Termes de Référence ;
– consensus sur la présidence de séance puis sur la présidence de la Commission politique du Dialogue national.
1- Le parrainage citoyen
accord sur le maintien du parrainage citoyen avec un pourcentage de 0.6% à 0.8% du fichier général des électeurs ;
accord sur la mise en place d’une Commission de Contrôle des
Parrainages qui sera logée au Conseil constitutionnel et composée : des
membres du Conseil constitutionnel ; du greffier en Chef ; du
représentant du candidat ; du personnel administratif et technique en
service au Conseil constitutionnel; des personnalités indépendantes
; des représentants de la CENA.
accord sur la reconduction et
l’amélioration des mesures techniques de contrôle réalisées lors des
élections législatives de 2022;
accord sur l’institutionnalisation du tirage au sort pour le dépôt des dossiers de candidature.
2- Le parrainage des élus
accord portant sur le parrainage de 8% des députés correspondant à 13 parlementaires pour l’actuelle législature.
accord portant sur le parrainage de 20% des chefs
d’exécutif territoriaux correspondant à 120 maires et présidents
de conseil départemental présentement.
3- La caution
accord sur le montant de la caution qui ne peut
excéder la somme de trente (30) millions de francs CFA pour l’élection
présidentielle.
4- La question des droits civiques et politiques des candidats
accord sur la modification de l’article L.28-3 du Code électoral en y ajoutant la mesure de la grâce.
De ce fait, l’article L.28-3 sera modifié ainsi qu’il suit : « Aux
personnes qui, frappés d’incapacité électorale à la suite d’une
condamnation,
bénéficient de la réhabilitation ou font l’objet d’une mesure d’amnistie ou
de grâce.
Pour les personnes bénéficiant d’une mesure de grâce, l’inscription
sur les listes électorales ne pourra intervenir qu’après l’expiration du
délai
correspondant à la durée de la peine prononcée par la
juridiction de jugement, s’il s’agit d’une peine d’emprisonnement, ou
d’une durée de
trois (03) ans à compter de la date de la grâce, s’il s’agit d’une condamnation à une peine d’amende.
5- La question de la candidature du président sortant
Les pôles
ainsi que la Société civile, après avoir rappelé leurs positions sur la
question, en appellent au respect de la Constitution, des lois et
règlements.
6- La modification de l’article L.29 du Code électoral
accord sur la modification de l’article L.29 du Code électoral en y intégrant la limitation de l’inéligibilité permanente.
L’article L.29 sera modifié ainsi qu’il suit : « Cette interdiction
d’inscription sur les listes électorales ne concerne que ceux qui sont
condamnés pour crime, trafic de stupéfiants et pour les infractions
portant sur les deniers publics à l’exception des cas prévus à l’article
L.28-3 du Code électoral. Pour les autres infractions, cette
interdiction est de cinq (05) ans après l’expiration de la durée de la
peine prononcée ».
7- Le bulletin unique à l’élection présidentielle
accord sur la
commande d’une étude de faisabilité sur l’opportunité ou non de
l’utilisation du bulletin unique après l’élection présidentielle du 25
février 2024.
8- Evaluation des organes de contrôle et de supervision des élections (CENA – CNRA)
En ce qui concerne la CENA, la question du renouvellement des
mandats a été relevée nonobstant l’accord sur la mise en place d’une
commission d’évaluation de la CENA et du CNRA.
9- Les modalités de contrôle et d’audit du Fichier électoral
accord sur la prise du décret cité à l’article L.49 du Code
électoral relatif aux modalités d’accès et de contrôle du Fichier
électoral ;
accord sur l’opportunité d’un audit du fichier électoral après l’élection présidentielle du 25 février 2024.
10- La révision de l’arrêt de la Cour de Répression de l’Enrichissement illicite (CREI) en date du 23 mars 2015
Consensus sur le principe de la révision de l’arrêt de la Cour
de Répression de l’Enrichissement illicite (CREI), en date du 23
mars 2015, conformément aux instruments juridiques en vigueur.
11- Modalités de désignation du Chef de l’opposition
Celui qui est arrivé deuxième à l’élection présidentielle est désigné comme Chef de l’Opposition
12- La création d’un Comité de Suivi
accord sur la création d’un Comité de Suivi par le Gouvernement pour discuter sur les points joints en annexe.
II- LES POINTS DE DESACCORD
1- divergence sur l’organe de tutelle en charge des élections. Les
Non-alignés, l’Opposition et la Société civile réaffirment la nécessité
d’un organe de tutelle indépendant avec une personnalité consensuelle à
sa tête, à défaut, il est proposé de créer un Ministère chargé des
Elections dirigé par une personnalité non partisane ; tandis que la
Majorité retient que le système actuel a suffisamment produit des
résultats
appréciables gages de la crédibilité de notre système démocratique.
2- le cumul de la fonction de chef de l’Etat et de chef de parti.
3- l’arrêt des poursuites et la libération des détenus.
4- La déchéance électorale comme peine complémentaire.
III- LES POINTS NON ABORDES OU NON EPUISÉS
1- le rôle et la place de la justice dans le processus électoral ;
2- modification de l’article L.57 du Code électoral.
IV- DECLARATIONS FORTES
La commission :
– déclare que le respect des institutions de la République est
un devoir impérieux pour l’ensemble des citoyens
notamment l’observation, par tous, des règles édictées par la
Constitution, les lois et règlements en vigueur au Sénégal ;
– condamne de façon ferme toutes les violences constatées dans notre pays d’où qu’elles viennent et quelle que soit leur nature.