Ambassadeur de France au Sénégal : « On va traiter à peu près 11 000 demandes de visa, contre à peu près 9 000 et 10 000 l’année dernière ».
La délégation de l’Union européenne au Sénégal a procédé au lancement
de la Quinzaine de l’Europe ce mardi 25 avril. Jusqu’au 9 mai 2023,
diverses activités seront organisées à travers le pays pour célébrer
l’Europe qui fête les 73 ans de la signature de la Déclaration de
Schuman, acte fondateur de l’Union européenne.
À
cette occasion, une conférence de presse s’est tenue au siège de la
délégation de l’Union européenne en présence de la ministre sénégalaise
des Affaires étrangères Me Aissata Tall Sall, de l’ambassadeur de l’UE
au Sénégal Jean-Marc Pisani et de plusieurs autres ambassadeurs. Lors de
la séance de questions-réponses avec les journalistes, Philippe
Lalliot, ambassadeur de France au Sénégal, est revenu sur la
problématique de l’allongement de la durée du dépôt de demande de visa.
Selon
lui, cette situation serait justifiée par une augmentation
« exponentielle » des demandes de visa résultant de la fermeture des
frontières de l’Union européenne en raison de la pandémie de Covid-19.
« Et à la sortie de la pandémie, ils se sont retrouvés avec des demandes
très fortes de déplacement qui s’adressent à beaucoup de pays et plus
particulièrement aux pays où la diaspora sénégalaise est très
représentée », explique-t-il.
« Face
à cette demande exponentielle, nous avons une capacité de traitement de
ces visas qu’on ne peut pas développer à l’infini. Chaque semaine, nous
mettons en ligne, en ce qui concerne le consulat de France, des
centaines de créneaux pour des dépôts de demandes de visa qui sont
littéralement pris d’assaut. La deuxième remarque est que l’on observe
maintenant sur ce niveau d’activité des pics qui font encore plus
augmenter la demande ».
Face
à cette demande massive, les capacités de traitement du consulat de
France semblent avoir montré leurs limites. L’ambassadeur ajoute que des
centaines de créneaux pour des dépôts de demande sont mises en ligne
chaque semaine et qu’ils sont « pris d’assaut » par les candidats.
Philippe Lalliot précise : « Nous allons devoir traiter un nombre très
important de demandes de visa étudiant. C’est classique. Cette année, on
sait d’ores et déjà qu’on va traiter à peu près 11 000 demandes de
visa, contre à peu près entre 9 000 et 10 000 l’année dernière. Donc,
cette demande est déjà très importante ; en plus, elle continue à
augmenter. Je peux dire tout de suite que ce n’est pas une mauvaise
nouvelle pour nous, au contraire, c’est une bonne nouvelle. Ça mesure
l’attractivité de notre pays et le souhait qu’ont les gens de voyager
vers la France ou vers d’autres pays de l’Union européenne. Ces 11 000
demandes de visa, il va falloir qu’on les traite en un mois et demi
environ, ce qui correspond au moment où les étudiants obtiennent leur
diplôme de baccalauréat et peuvent donc se présenter dans l’année qui
suit ».
Concernant
la question du marchandage des créneaux, l’ambassadeur a décrié cette
pratique : « Lorsque nous mettons en ligne des créneaux, ce n’est pas
pour qu’ils soient vendus. Ce n’est pas pour alimenter le fonds de
commerce d’entreprises qui raflent ces créneaux et empêchent les
citoyens sénégalais d’accéder aux services consulaires français. »
Pour
lutter contre ces pratiques frauduleuses, Philippe Lalliot assure
travailler en étroite collaboration avec les autorités sénégalaises,
notamment les forces de l’ordre, pour trouver un moyen de surmonter
cette difficulté d’accès aux services consulaires.