Service bancaire : Gab en panne, déficit d’information, rétention…
Les banques et les
Sfd sont connus pour une qualité de services défectueuse. Dans son
rapport 2022, l’Oqsf relève les principaux manquements, suivis de
recommandations.
Dire
que la qualité du service bancaire au Sénégal n’est pas des meilleures
relève presque de la tautologie. Les clients ne cessent de se plaindre.
Ainsi, lorsque le régulateur se penche sur la question, le résultat ne
peut être autre. Dans son rapport 2022, l’Observatoire pour la qualité
des services financiers (OQSF) souligne un certain nombre de manquements
assez récurrents de la part des banques et services financiers
décentralisés (Sfd).
Parmi
les manquements des banques, il y a « un déficit d’informations sur les
conditions tarifaires au moment de l’ouverture du compte ». Même
constat avec les Sfd, ce qui fait que le client se retrouve presque
dans une posture de méconnaissance des termes du contrat de prêt et les
conditions tarifaires appliquées.
A
cela s’ajoutent « des dysfonctionnements récurrents notés sur les
services des GAB ». Sur ce point, il n’est pas exagéré de parler d’une
très mauvaise qualité de service, même si le rapport ne le dit pas. Les
Gab sont régulièrement en panne, surtout à la fin du mois. Certaines
banques sont même soupçonnées par les clients de provoquer la panne à
des moments d’affluence.
En
outre, les banques se font distinguer par « la persistance des
entraves tarifaires et non tarifaires (coûts, délais) (…) face à la
volonté de changement de domiciliation de compte des clients ». En
d’autres termes, lorsqu’un usager veut changer de banque, par différents
subterfuges, la banque érige devant le client une barrière qui
l’empêche de fermer son compte pour quitter la banque, avec notamment le
refus de délivrer un certificat de non engagement.
A
cela s’ajoute « un défaut de connaissance par les clients des services
bancaires offerts à titre gratuit ». Ce qui évidemment profite aux
banques qui font payer aux clients des services devenus gratuits depuis
les 19 mesures prises par la Bceao.
Quant
au secteur de la microfinance, ils se distinguent entre autres par «
les coûts des services jugés élevés (opérations déplacées, coût du
crédit, pénalités lors du remboursement anticipé, etc.) et surtout des «
méthodes de recouvrement des créances jugées attentatoires à la dignité
humaine ».
Au
vu de tous ces manquements, l’Oqsf recommande le renforcement des «
actions d’éducation financière de masse avec un recours privilégié aux
langues nationales », si tant est que les banques veulent que les
usagers aient la bonne information.
Parmi
ces informations, il y a justement les 19 services bancaires gratuits
qu’il faut vulgariser davantage. Pour faciliter la mobilité bancaire,
Habib Ndao et son équipe proposent « la mise en place d’un cadre de
concertation sous l’égide de l’OQSF pour une facturation modérée sur les
frais liés aux attestations d’engagement et/ou de non engagement ».
A
propos des débits à tort impliquant une banque confrère, l’Oqsf pense
qu’il faut apporter les diligences nécessaires pour le remboursement
sur des délais. Autres propositions, « encourager la digitalisation des
opérations bancaires pour réduire les charges d’exploitation et minorer
ainsi les coûts des services aux clients ».