Mali: l’armée affirme avoir mené une opération militaire dans une région du nord-est
L’armée malienne a affirmé lundi avoir mené une opération dans la région de Ménaka, dans le nord-est du Mali, où les jihadistes du groupe Etat islamique ont étendu leur contrôle.
Douze
« terroristes » ont été interpellés et du matériel a été saisi dimanche, a
assuré dans un communiqué l’armée, en assurant que la situation
sécuritaire dans l’ensemble des secteurs reconnus, y compris
Tebesselamane, In-Agar, Chimam et Tin-fadimata reste calme.
Le
groupe Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) a pris début avril
Tidermène, une localité située au nord de Ménaka, dernier épisode de son
offensive victorieuse débutée en 2022 contre ses rivaux du Groupe de
soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou Jnim selon l’acronyme
arabe), affilié à Al-Qaïda, l’armé malienne et des groupes armés locaux à
dominante touareg dans la région de Ménaka.
Elle
a confirmé la poussée de l’EIGS rapportée depuis des mois dans ces
immenses étendues désertiques, au prix d’intenses batailles, de massacre
de civils et de déplacements massifs de populations. Tous les
principaux cercles (subdivisions administratives) de la région sont à
présent sous l’emprise de l’EIGS.
« En
vue d’éviter toute confusion pouvant entraîner des tensions sur le
terrain, conformément aux directives des autorités politiques de la
transition, et dans l’esprit de l’Accord pour la Paix et la
Réconciliation issu du processus d’Alger (APR), l’État-Major général des
armées invite les mouvements signataires à coordonner leurs mouvements
avec les Forces armées maliennes », a ajouté l’armée dans son communiqué.
L’APR,
signé en 2015 par le gouvernement malien et l’ex-rébellion touareg, est
en sursis dans le nord-est du Mali, faisant craindre une reprise des
hostilités.
Contrairement
aux indépendantistes touaregs, les groupes jihadistes ont eux continué
le combat contre l’Etat malien, entraînant le pays dans une profonde
crise sécuritaire et politique.
Le
Mali est dirigé depuis août 2020 par une junte militaire, qui a rompu
une alliance de longue date avec la France et s’est tournée
militairement et politiquement vers la Russie.
Début
avril, l’ex-rébellion touareg du nord du Mali a déclaré qu’il n’y avait
« aucun moyen de construire un avenir commun » avec Bamako et a annoncé
en décembre suspendre sa participation à la mise en œuvre de l’accord.