Charles Michel épinglé pour ses “dépenses excessives”: Parlement européen et États membres demandent des “éclaircissements”

Charles Michel épinglé pour ses “dépenses excessives”: Parlement européen et États membres demandent des “éclaircissements”

Le président du Conseil européen, Charles Michel, est sous le feu des critiques: ses “dépenses excessives” ne sont pas vues d’un bon œil à Bruxelles. Ses “voyages coûteux” ne sont pas seulement dénoncés par des membres du Parlement européen, mais également par des États membres, tels que l’Allemagne et l’Italie. Critiquée depuis quelque temps déjà, la présidence de Michel ne fait pas l’unanimité. Selon ses détracteurs, il n’aurait plus les pieds sur terre et aurait adopté une attitude trop “présidentielle”. Le journal français ‘Le Monde’ a sorti ce week-end un article qui interroge les “dépenses somptuaires” de Charles Michel. Les frais de voyage du président du Conseil auraient “explosé”. Pour 2024, le budget de sa présidence devrait s’élever à 2,6 millions d’euros, soit une hausse de 27,5 % par rapport à 2023. Près de deux millions d’euros devraient par ailleurs être consacrés à ses voyages. Un montant presque quatre fois supérieur aux dépenses de ses prédécesseurs, qui se “contentaient” de 500.000 euros pour les frais de déplacement pour un budget total ne dépassant pas le million.

La présidence de Charles Michel irrite depuis longtemps déjà à Bruxelles, et l’ancien Premier ministre belge devra bientôt répondre de ses actes. En mai se tiendra une séance plénière durant laquelle le Parlement européen se prononcera sur les dépenses budgétaires des différentes institutions européennes. D’après ‘Le Soir’, ce sera l’occasion pour les socialistes et les verts de “demander des explications à Charles Michel”. Certains États membres, dont l’Allemagne, l’Italie et la Pologne, ont également sollicité le président du Conseil de donner des “éclaircissements” lors d’une réunion tenue le 9 mars.

Deux facteurs

Selon ‘Le Monde’, deux facteurs peuvent être retenus pour expliquer ces dépenses pharamineuses. D’un côté, Charles Michel veut faire résonner la voix de l’Europe aux quatre coins de la planète afin de “faire exister l’Union européenne sur la scène mondiale”. Le président du Conseil est donc prêt à déployer tous les moyens nécessaires pour répandre sa parole auprès des différents dirigeants mondiaux et jouer un rôle dans les conflits. D’un autre côté, la rivalité entre Charles Michel et la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a contribué à exacerber ces comportements dépensiers.

Le porte-parole de Michel a, quant à lui, démenti “toute dépense somptuaire” telle que constatée dans le journal français. Les coûts de voyage de 2024 seraient une “estimation de l’administration” qui n’aurait pas encore consulté le principal intéressé, Charles Michel. Le porte-parole a également tenu à mettre en avant le rôle international du président du Conseil et le fait que l’Union européenne ne possède pas sa propre flotte d’avions pour justifier ces frais et “recadrer” les propos du ‘Monde’.

Critiqué et isolé

Une analyse de ‘Politico’, qui se penchait sur le sommet européen extraordinaire du 9 février dernier, a dépeint le portrait d’un homme de plus en plus isolé et critiqué au sein de ce que l’on appelle la “bulle bruxelloise.” Par les chefs d’État ou de gouvernement et leurs puissants conseillers pour les affaires européennes (les fameux “sherpas” de l’UE), mais également par les ambassadeurs de l’UE à Bruxelles, dont le travail consiste à ouvrir la voie à des accords entre les 27 gouvernements nationaux de l’Union.

Les critiques portent notamment sur le fait que Charles Michel passerait trop de temps sur la route et pas suffisamment sur la fonction principale de son poste, à savoir la préparation et l’organisation des sommets du Conseil européen. Par ailleurs, l’ancien Premier ministre belge, dont le deuxième et dernier mandat à la tête de l’institution européenne s’achève à la fin de l’année prochaine, est accusé de se concentrer désormais sur son prochain poste, et non plus sur son job actuel.

Souare Mansour

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