Tunisie : Plus d’une centaine de Sénégalais veulent être rapatriés
Le ministre des Affaires étrangères et des
Sénégalais de l’extérieur, Aïssata Tall Sall, avait annoncé, en plus
d’une cellule de crise, l’ouverture d’un registre pour recenser les
ressortissants sénégalais voulant être rapatriés. Dans ce sillage,
l’Ambassade du Sénégal en Tunisie, en rapport avec les différentes
associations sénégalaises, a déjà ouvert une liste pour permettre aux
Sénégalais désirant rentrer au bercail de s’inscrire, a confié à L’Obs
Abdou Mbaye, étudiant sénégalais vivant à Tunis.
Selon
le journal, qui cite un responsable de l’Association des Sénégalais de
Tunisie (Ast) et membre de la commission chargée de récupérer les
demandes des candidats au retour volontaire, la liste a déjà enregistré
plus de 170 postulants.
D’ailleurs,
la liste, ouverte depuis lundi, devait être clôturée mercredi dernier.
Mais, souligne le membre de l’Ast, le délai a été finalement prolongé.
“L’Ast qui travaille en étroite collaboration avec les autorités de
l’Ambassade ont décidé d’un commun accord de donner plus de temps de
réflexion aux jeunes Sénégalais qui sont toujours dans le dilemme”, a
expliqué le responsable.
Seulement,
ajoute-t-il, “s’ils tardent à prendre leur décision, nous serons
obligés de clôturer les listes parce que certains d’entre nous vivons
des situations très difficiles.”
C’est
le cas d’un jeune sénégalais qui vit dans la brousse depuis le 26
février dernier. Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux,
il a lancé un signal de détresse, signalant que son bailleur l’a expulsé
depuis le 25 février dernier. Il dit : “Mes camarades ont pris le
risque de rester dans la ville mais moi, je préfère vivre seul, ici,
dans la brousse. Parce que je ne veux pas que les éléments de la police
m’arrêtent. Et puis, j’évite que les Tunisiens me provoquent par leurs
paroles racistes. Je passe la nuit sous un pont. Je suis obligé de me
réchauffer avec un feu que j’allume car il sévit un froid glacial. Nos
autorités doivent nous rapatrier comme l’ont fait des pays comme la
Guinée, le Mali et la Côte d’Ivoire”.
Babacar
Seck, marchand à la sauvette, a lui aussi déjà fait son choix. Il est
pressé de rentrer au Sénégal. “Je me suis inscrit sur les listes car je
ne me sens plus en sécurité, a-t-il justifié. Depuis presque des
semaines, je n’ose plus sortir pour aller au travail. J’ai commencé à
dépenser mes économies. D’ailleurs, l’autre jour, un boutiquer a refusé
de me vendre du savon. Je crains que mon bailleur ne m’expulse.”
Sauf
que, souligne-t-il, émettant des craintes sur les conditions à remplir
avant de quitter le pays : “La Tunisie est un pays très organisé en
matière d’immigration. Tout étranger qui y débarque est répertorié et
son nom mis dans une base de données. Donc, si on séjourne durant 3 mois
sans titre de séjour, on applique des pénalités, à hauteur de 80
Dirhams, soit 12 000 F CFA. Plus le séjour dure, plus les pénalités
augmentent. Avant de quitter le pays, il faut payer jusqu’au dernier
centime”.