Des inondations au Brésil font une quarantaine de morts, Lula survole la zone
Au moins 40 personnes ont été tuées dans des
inondations et des glissements de terrain dans l’État de Sao Paulo, au
Brésil, selon le dernier bilan communiqué lundi. Le président Lula a
survolé la zone en hélicoptère alors que de nouvelles fortes pluies sont
attendues dans la région pour les prochains jours.
Le
président du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva a survolé lundi 20
février la zone où les inondations et glissements de terrain ont fait au
moins 40 morts dans l’État de Sao Paulo (sud-est), selon le dernier
bilan des autorités.
« C’est
important de travailler ensemble (…) Il faut prier pour les victimes,
mais aussi qu’il ne pleuve plus pour qu’on puisse commencer la
reconstruction », a déclaré le chef de l’État en conférence de presse,
peu après son vol en hélicoptère au-dessus de la zone sinistrée après
les pluies diluviennes de dimanche.
L’institut météorologique national a émis une alerte pour de nouvelles fortes pluies dans la région pour les prochains jours.
À
Sao Sebastiao, ville côtière située à 200 km de Sao Paulo, capitale
économique du Brésil, une cinquantaine de maisons ont été emportées par
un glissement de terrain. C’est dans cette commune d’environ 90 000
habitants qu’ont été enregistrés 39 des 40 décès confirmés, selon le
dernier bilan officiel lundi en fin d’après midi, un chiffre qui
pourrait s’alourdir prochainement.
« Environ
40 personnes n’ont toujours pas été retrouvées, a déclaré à CNN Brésil
Michelle Cesar, responsable des pompiers de Sao Paulo. Un autre décès,
celui d’une petite fille, a été recensé plus au nord, dans la ville
côtière d’Ubatuba.
« Extrêmement critique » »Je
ne sais pas quoi faire, j’ai tout perdu. Heureusement, j’ai pu quitter
la maison à temps avec les enfants, mais tout a été recouvert de boue,
nous n’avons rien pu sauver », dit à l’AFP Patricia da Silva, femme de
ménage qui a dû être hébergée par des amis avec ses deux filles de 15 et
9 ans. « On ne sait plus où aller, la maison est complétement détruite »,
déplore la jeune femme de 31 ans.
Quelque
1 730 personnes ont été évacuées et 766 se sont retrouvées sans abri,
selon les autorités, qui ont déployé 500 secouristes, soldats et
policiers pour participer aux recherches et venir en aide aux
sinistrés.
L’état
d’urgence a été décrété dans cinq villes côtières où des glissements de
terrain ont englouti les principaux réseaux routiers, rendant l’accès à
la région difficile.
En
24 heures, 600 mm de pluie ont été enregistrés à Sao Sebastiao, soit
deux fois plus que la moyenne mensuelle pour cette cité balnéaire très
fréquentée durant ce week-end de carnaval.
Des
volumes de précipitations « exceptionnels » qui « ont battu des records », a
souligné le maire de la ville Felipe Augusto, décrivant une situation
« extrêmement critique ». « Tout le processus de reconstruction sera très
long, en raison des dégâts sur les routes. Des quartiers sont encore
isolés. La priorité du moment est de chercher des personnes en vie. Tous
sont mobilisés pour trouver des survivants dans les décombres », a
ajouté l’édile lors de la conférence de presse aux côtés de Lula.
Urbanisme et changement climatique
Le
président de gauche a prôné l’union aux côtés d’un des ses adversaires
politiques, le gouverneur de Sao Paulo Tarcisio de Freitas. Ce dernier
est un ancien ministre de l’ex-président d’extrême droite Jair
Bolsonaro, que Lula, 77 ans, a battu sur le fil lors de l’élection
d’octobre. « Il est important d’arrêter de construire des maisons dans
des lieux où les habitants risquent de mourir à cause de fortes pluies »,
a déclaré le chef de l’État.
Le
Centre national de surveillance et d’alerte des catastrophes naturelles
du Brésil (Cemaden) estime que 9,5 millions de personnes vivent dans
des zones exposées aux glissements de terrain ou aux inondations, dont
beaucoup dans des favelas – des bidonvilles – dépourvues de structures
sanitaires de base.
Le
Brésil, qui subit les effets du changement climatique, est en proie à
des catastrophes naturelles à répétition, comme en février 2022 à
Pétropolis dans l’État de Rio de Janeiro, où plus de 230 personnes sont
mortes à la suite de fortes pluies.