Sonko, Khalifa et Karim pour valider la candidature de Macky
Le Sénégal vit un
moment assez inédit dans son histoire. Une élection présidentielle avec
des candidatures incertaines. A ce jour, les principaux ténors de
l’arène politique voient un point d’interrogation sur leur participation
au scrutin. Macky Sall, Ousmane Sonko, Khalifa et Karim sont tous
potentiellement éliminés de la course. L’un parce que n’ayant pas droit à
une troisième candidature, les autres suite à un casier judiciaire
(acté ou à venir).
Cette
situation a installé une tension politique au sein du pays, au point
que certains craignent le pire. Mais la question qui se pose est de
savoir à qui profite la situation ? Macky Sall certainement !
En
effet, le patron de l’Apr est conscient du fait que, plus qu’une
question de droit, sa candidature se heurte à la morale et surtout à la
volonté populaire. On imagine difficilement que ce qui est refusé à Wade
soit accepté à Macky Sall.
Du
fait de sa trajectoire historique, son charisme, son poids
intellectuel, le vieux a eu une aura incomparable à celui de Macky Sall.
Il a ouvert les yeux des Sénégalais sur le besoin en infrastructures,
les salaires ont pris l’ascenseur sous son régime.
Malgré
tout, le peuple lui a refusé une troisième candidature, puis un
troisième mandat. Macky Sall n’a donc presque aucune chance de réussir
là où Wade a échoué. Et il semble être tenté au vu de son mutisme face
aux investitures à répétition.
Comment
valider alors sa candidature en le faisant accepter par l’opinion ? En
mettant une hypothèque sur celle de ses opposants ! L’opinion sera alors
sur deux fronts : empêcher la candidature de Sall et se battre pour que
le filtre judiciaire ne retienne pas Sonko, Khalifa et Karim.
Et
c’est là que certains, face à l’incertitude et la lassitude, peuvent
être tentés par un compromis : laisser la voie libre à tout le monde. Un
acteur politique est déjà allé dans ce sens. ‘’Si le président se
présente, il doit laisser tout le monde se présenter’’, a déclaré
dimanche sur Rfm Hamidou Dia, leader de parti. Dans cette hypothèse,
l’opinion qui voudrait bien voir les opposants aller à l’élection sera
contrainte d’accepter celle de Macky Sall, au nom de la paix et de la
stabilité.
Surtout
que d’aucuns comme Hamidou Dia sont convaincus que Macky Sall sera
battu au soir du dimanche 25 février 2024. Pourquoi donc risquer le
chaos ou l’invalidation des candidats de l’opposition si, de toute
façon, le candidat sortant n’a aucune chance ? En voilà un raisonnement
qui fait l’affaire de Macky Sall, car c’est une manière presque certaine
de faire passer la pilule de sa candidature, sans le goût amer.