Sommet UA : Le chef de l’ONU « profondément préoccupé » par les violences armées en Afrique
« L’Afrique a besoin d’action pour la paix », a
exhorté samedi devant l’assemblée de l’Union africaine (UA) le
secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, « profondément
préoccupé » par la situation en République démocratique du Congo (RDC) et
au Sahel.
Les
chefs d’Etat africains sont rassemblés ce week-end à Addis Abeba,
capitale de l’Ethiopie, pour évoquer notamment les violences meurtrières
sur le continent.
« Je
suis profondément préoccupé par la montée de la violence des groupes
armés observée récemment dans l’est de la République démocratique du
Congo et par la progression des groupes terroristes au Sahel et
ailleurs », a déclaré M. Guterres.
« Le terrorisme et l’insécurité s’aggravent et les conflits sont plus nombreux », a-t-il affirmé.
Vendredi,
les chefs d’Etat de plusieurs pays d’Afrique de l’Est ont appelé à un
« retrait de tous les groupes armés » d’ici le 30 mars de l’est de la RDC,
en proie à des violences notamment près de la frontière avec le Rwanda.
De
nombreux groupes armés sévissent dans l’est de la RDC depuis des
décennies, dont beaucoup sont un héritage des guerres régionales qui ont
éclaté dans les années 1990-2000.
« Nous
devons continuer de lutter pour la paix. Néanmoins, pour parler sans
détour, les mécanismes de paix vacillent », s’est inquiété le secrétaire
général de l’ONU.
Côté
Afrique de l’Ouest, le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, tous dirigés
par des militaires arrivés au pouvoir à la faveur de coups d’Etat
depuis 2020, et suspendus par l’UA, font du lobbying pour la levée de
leur suspension.
L’ONU
et l’UA appellent de leur côté ces juntes à rendre dès que possible le
pouvoir aux civils pour permettre le retour à l’ordre constitutionnel
dans chacun des pays.
« Je
souscris à l’appel que vous avez lancé en faveur du rétablissement de
gouvernements civils et démocratiquement élus au Burkina Faso, en
Guinée, au Mali et au Soudan », a affirmé M. Guterres devant l’assemblée
de l’UA.
Le
secrétaire général de l’ONU s’est par ailleurs félicité de certaines
avancées, notamment les accords de cessez-le-feu en Ethiopie ou en
Libye, des « nouvelles porteuses d’espoir ».
Le
36e sommet de l’UA, qui regroupe 55 pays, vise notamment à accélérer la
zone de libre-échange africaine, qui a un « potentiel énorme », selon M.
Guterres. « Cela représente une voie véritablement transformatrice vers
la création d’emplois et de nouvelles sources de prospérité pour les
Africains, surtout pour les jeunes », a-t-il estimé à ce sujet.