Lilian Gatounes de Canal+ partage sa riche expérience avec la presse sportive du Sénégal
Le journaliste de Canal+, Lilian Gatounes, a partagé sa riche expérience, ce mardi, à Dakar, lors d’un atelier de formation de commentateur sportif, organisé par sa structure, en collaboration avec l’Association nationale de la presse sportive du Sénégal (ANPS).
Le bon commentateur
« Il
faut de la passion, de l’émotion, des informations… Il faut savoir à
qui on s’adresse. À chaque sport, sa musique, son rythme pour
accompagner le téléspectateur, suivant le pays, le continent. Et ce
n’est pas du tout le même tempo, c’est culturel. Si cela concerne pour
le clasico Barca-Real Madrid, il faut être assez neutre, mais si c’est
pour Barça TV, il faut s’adapter. L’essence du sport, ça reste le
direct. Le commentateur est un artiste du direct. On dit souvent que les
journalistes sportifs sont les rois du direct. Personne n’est habitué à
faire ça mieux que nous. Par exemple, lors de l’effondrement du
bâtiment du World Trade Center (États-Unis), après une heure de direct
sur LCI, le responsable a demandé à ce que la direction Sport envoie un
élément. Philippe Bruet a ainsi fait 4 heures de direct. Parce que c’est
un habitué. Mais il faut bien se préparer. À force d’improviser, on va
finir par avoir des problèmes pour meubler en cas d’impair », a-t-il
expliqué, abant d’évoquer le rythme d’un commentaire. « Ça dépend de
chacun. Pour moi, cela a évolué. Je suis en perpétuelle mutation.
Parfois, je me réécoute avec un regard critique, pour trouver mes forces
et faiblesses. La façon dont les gens écoutent et consomment le foot ou
la télé évoluent. Ils ont un peu plus de mal à être concentrés pendant
1h30.”
Le consultant
« Le journaliste
décrit, le consultant décrypte. Ça change suivant les pays. En
Angleterre ou en Allemagne, ils n’aiment pas trop. C’est un ou deux
journalistes qui sont au micro. A Canal+, j’en ai formé plusieurs mais
pour que ça marche, il faut qu’ils soient complémentaires. C’est comme
un mariage. Deux journalistes, ce n’est pas la formule que je préfère.
Sinon, on se marche dessus. Habib Beye, à ses débuts, il était timide.
Mais il est intelligent, il a su s’adapter. Car après tout, ce n’est pas
un métier pour eux, c’est une reconversion. »
Phrase choc, réplique percutante
« Ça
dépend du style de chacun. À mes débuts, j’écrivais mon intervention
sur des fiches. Souvent, je baissais la tête. À un moment, sur un
direct, mon co-animateur a jeté mes fiches. Et je me suis mis à raconter
ce que j’ai vu. Quand je parle, je fais comme si la caméra est un ami.
Certains sont plus à l’aise dans l’impro. Il faut écrire juste deux
trois idées et avoir ça en tête », a conclu le commentateur de la finale
de la CAN 2021 remportée par le Sénégal devant l’Egypte.
À noter que Lilian Gatounes, c’est 25 ans de carrière, 7 Coupes d’Afrique, 4000 matchs et 30 clasicos Barca-Real.