La Guinée équatoriale annonce 9 morts dans une épidémie de fièvre hémorragique de Marburg
Neuf personnes sont
mortes en un mois de la maladie à virus de Marburg, une fièvre
hémorragique presque aussi meurtrière qu’Ebola, dans l’est de la Guinée
équatoriale, petit pays d’Afrique centrale qui a mis une province en
quarantaine pour contenir « l’épidémie ».
Ces
décès ont eu lieu entre le 7 janvier et le 7 février, a annoncé devant
la presse le ministre de la Santé, Mitoha Ondo’o Ayekaba, mais des
prélèvements après une mort « suspecte » le 10 février à l’hôpital sont
également analysés selon lui.
Seules
trois personnes présentant des « symptômes légers » de la maladie sont à
l’isolement pour l’heure dans un hôpital de cette zone peu peuplée et
rurale, frontalière avec le Gabon et le Cameroun, a assuré le ministre.
La
Guinée équatoriale « déclare aujourd’hui l’alerte sanitaire pour une
fièvre hémorragique de Marburg dans la province de Kie-Ntem et dans le
district (voisin) de Mongomo », a affirmé le ministre.
-Confinement-Un
« plan de confinement a été mis en place » en étroite collaboration avec
l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) de l’ONU « pour faire face à
l’épidémie » dans cette zone recouverte de forêt équatoriale dense de
l’est de la partie continentale de ce pays qui comprend également deux
îles principales.
Selon le ministre de la Santé, « 4.325 personnes sont en quarantaine dans le Nkie-Ntem ».
Le
virus de Marburg se transmet à l’homme par les chauves-souris
frugivores et se propage dans l’espèce humaine par contact direct avec
les fluides corporels des personnes infectées, ou avec les surfaces et
les matériaux.
La
maladie commence de façon soudaine, avec une forte fièvre, des
céphalées intenses et un éventuel malaise. Les taux de létalité ont
varié de 24% à 88% lors des épidémies précédentes, en fonction de la
souche virale et de la gestion des cas, selon l’OMS.
L’OMS,
elle, assure lundi soir dans un communiqué qu’en plus des 9 morts, « 16
cas suspects de personnes présentant des symptômes tels que fièvre,
fatigue, diarrhées et qui vomissent du sang » ont été enregistrés dans la
province.
Il s’agit de la première épidémie de ce type dans ce petit pays d’Afrique centrale, indique l’OMS.
Selon
l’organisation, des flambées et des cas sporadiques ont par le passé
été signalés en Afrique de l’Ouest, en Afrique du Sud, en Angola, au
Kenya, en Ouganda et en République démocratique du Congo.
La
dernière épidémie connue sur le continent a été déclarée vaincue au
Ghana le 16 septembre 2022, deux mois après l’enregistrement de trois
cas, dont deux mortels.
-Symptômes soudains-L’OMS
assure dans son communiqué avoir déployé des « équipes médicales
avancées » dans l’est de la Guinée équatoriale, un des pays les plus
fermés et au régime les plus autoritaires au monde, dirigé d’une main de
fer depuis plus de 43 ans par le président Teodoro Obiang Nguema
Mbasogo.
Elles
y « recensent les cas contacts, les isolent et apportent des soins aux
personnes qui présentent les symptômes de la maladie ».
« Des
efforts sont en cours également pour mettre sur pied une réponse
d’urgence avec le déploiement par l’OMS d’experts en situations
d’urgence médicale » pour soutenir les autorités nationales et « pour
maintenir sous contrôle l’épidémie ».
Le
Gabon, dont une province rurale du nord, et le Cameroun dans sa région
du sud limitrophe, avaient déjà mis en place il y a quelques jours des
mesures de prélèvements et de contrôle à la frontière pour le premier,
de restriction des mouvements de population à travers la frontière pour
le second, après que Malabo eut signalé des cas suspects.
Bien
qu’il n’existe pas de vaccins ou de traitements antiviraux approuvés
pour traiter le virus, la réhydratation par voie orale ou intraveineuse
et le traitement des symptômes spécifiques améliorent le taux de survie,
selon l’OMS.