Affaire Bocar Samba Dieye: Cette décision inattendue de la justice
Le marathon judiciaire
entre l’homme d’affaires Bocar Samba Dieye et le groupe Attijari ex CBAO
se poursuit. Le célèbre importateur de riz risque de ne pas voir la
sanction retenue contre la banque par la justice être appliquée. Et pour
cause, le dernier verdict de la deuxième chambre civile du tribunal de
grande instance hors classe de Dakar a été cassé.
Voilà
une nouvelle qui surprend plus d’un. C’est durant un point de presse
que le président de l’association des clients et sociétaire des
institutions financières (Acsif), Famara Ibrahima Cissé, a fait part du
tout dernier développement de l’affaire qui oppose Bocar Samba Dieye à
Attijari. Selon ce dernier, « la Cbao estime avoir fait un appel qui a
abouti à un jugement par défaut ». Un jugement fait « en l’absence de
l’homme d’affaires et de ses avocats » qui a fini par casser la décision
du tribunal de Dakar qui condamnait la banque Attijari à payer à
l’importateur de riz 11 milliards de nos francs.
Une
décision considérée comme « une mascarade » par Famara Ibrahima Cissé qui
évoque le fait que « Bocar Samba Dieye n’ait jamais reçu de convocation
pour un jugement en appel ». Comptant aller jusqu’au bout, les avocats de
l’homme d’affaires compte déposer un rabat d’arrêt qui serait en
principe suspensif.
Pour
rappel, l’affaire opposant Bocar Samba Dieye à Attijari ex CBAO date de
2008. D’après des informations, Attijari avait profité du fait que
Bocar Samba Dièye est illettré pour lui faire signer, nuitamment, un
protocole dans lequel il reconnaissait devoir à la banque 7,166
milliards de francs CFA. Face aux appréhensions de l’homme d’affaires
avant de porter sa signature, Attijari aurait assuré que cette
transaction n’aurait aucune incidence financière dommageable pour son
client, qu’elle lui permettra même de bénéficier d’avantages.
Trois
ans plus tard, lors d’une audience d’adjudication, tenue le 9 août
2016, la banque récupère trois immeubles de Bocar Samba Dièye objet des
titres fonciers 8403/Gr, 12788/Dg et 9986/Dg. Et considérant que ces
immeubles valent 4 milliards de francs CFA, Attijari estimait que
l’homme d’affaires lui devait encore 3,166 milliards.