France : Ce projet de loi qui risque d’intensifier le départ des médecins sénégalais pour l’Hexagone
En France, le projet de
loi sur l’immigration offre des facilités aux professionnels de santé
étrangers qui souhaitent exercer dans l’Hexagone. Le but du pays
d’Emmanuel Macron est de résoudre en partie les difficultés inhérentes
aux tensions qui règnent depuis plusieurs années dans le secteur de la
santé.
Si
le projet de loi est adopté, les professionnels de santé étrangers
pourront avoir accès, sous certaines conditions, à une carte de séjour
spéciale intitulée carte « Talent-professions médicales et pharmacie ».
Elle
sera délivrée aux sages-femmes, médecins, chirurgiens-dentistes,
pharmaciens et leurs familles. Au Sénégal où les professionnels de santé
sont nombreux à se rendre en France pour travailler, on craint que
cette carte de séjour n’entraîne une fuite massive des cerveaux.
« Ce projet aggravera l’hémorragie déjà existante »
Interrogé
par le journal « Le Monde », Abdoulaye Diop, gynécologue-obstétricien
sénégalais, s’attend à une « aggravation de l’hémorragie ». « Ce projet
aggravera l’hémorragie déjà existante et accentuera les déserts
médicaux. Cela va rebondir sur la prise en charge locale des patients et
retarder notre développement », s’inquiète le médecin.
Pour
arrêter cette fuite des talents, il appelle le gouvernement à faire
plus d’efforts pour améliorer le plateau technique, revaloriser les
salaires et bâtir de nouveaux hôpitaux, car même s’il y a des médecins
« patriotes » qui restent pour faire avancer le pays, ils ont aussi besoin
d’avoir « de meilleures options : des aides pour l’installation, une
hausse de la rémunération, des meilleures conditions de travail ».
« En un mois, ils peuvent gagner ce qu’ils toucheraient en six mois »
Les
médecins sénégalais et africains sont souvent appâtés par les
rémunérations attrayantes que proposent les hôpitaux français, de même
que le plateau médical de pointe et des conditions d’exercice
intéressantes.
Selon
Abdoulaye Diop, plusieurs de ses confrères font « régulièrement les
allers-retours Sénégal-France pour des remplacements dans les hôpitaux
français ou vont même s’y installer. En un mois, ils peuvent gagner ce
qu’ils toucheraient en six mois » au pays.
Il
n’y a pas que le Sénégal qui est concerné par cette fuite des cerveaux.
Il y a également le Bénin qui compte beaucoup de médecins en France.