Procès du 28 septembre en Guinée : A la barre, ce 10 janvier, Dadis Camara s’enflamme
En Guinée, le procès
ouvert suite aux massacres du 29 septembre 2009 dans le stade de Conakry
s’est poursuivi ce mardi 10 janvier 2023. L’ex-président Moussa Dadis
Camara était à la barre face à l’une des avocates de la partie civile Me
Halimatou Camara. Alors qu’elle l’interrogeait sur son ministre de la
sécurité de l’époque, elle a laissé entendre que c’était l’heure de
vérité, le moment de faire la lumière sur ce qui s’est passé.
Dadis
Camara s’est tout de suite enflammé, lui reprochant de faire des
commentaires et de poser des questions imprécises. « Quelle est la
question précise parce que ce sont des commentaires. Posez votre
question madame, il faut que la question soit précise pour que je puisse
répondre. L’heure de la vérité, vous n’avez pas besoin de me
l’apprendre. Si je suis devant le tribunal criminel, ce n’est pas vous
qui m’avez fait venir ici. Posez très bien vos questions, posez
clairement vos questions » s’est emporté l’ancien président guinéen.
L’avocate lui demande alors de se calmer, mais il lui rétorque que c’est
plutôt elle qui devrait se calmer.
« Je ne suis pas votre sujet »
«
Je ne suis pas à la barre M. Camara » réplique la femme en toge. « Même
si vous n’êtes pas à la barre, chacun à son droit s’il vous plait, vous
n’avez pas le commandement de la barre, vous n’êtes qu’avocate, je suis
accusé, c’est ce que vous devez savoir. Je ne suis pas votre sujet »
réagit à son tour Dadis Camara. « Je ne suis pas votre sujet non plus,
chacun reste à sa place et joue son rôle » lui répond l’avocate. Le
président du tribunal Ibrahim Sory 2 Tounkara, a dû intervenir pour
mettre fin à ce qui s’apparentait à une dispute.
« C’est pourquoi je vous dis souvent d’attendre parce que vous êtes pressé »
Il
a clairement fait comprendre à l’ex-président qu’il ne lui revenait pas
de qualifier ou de commenter les questions qui lui sont posées. « Tout
ce que vous avez à dire, c’est de dire que vous n’avez pas compris la
question, mais vous n’avez pas à dire, posez maintenant la question.
C’est pourquoi je vous dis souvent d’attendre parce que vous êtes
pressé. Vous commencez à parler alors que celui qui pose la question n’a
pas encore fini » lui fait remarquer le président du tribunal.
Rappelons que l’avocate est intervenue récemment sur les ondes de RFI et
a clairement dit qu’il était temps pour Dadis Camara d’assumer ses
responsabilités.