Le leader des Serbes de Bosnie veut décorer Poutine: “Pas de place” pour un tel dirigeant en Europe, condamne Borell

Le leader des Serbes de Bosnie veut décorer Poutine: “Pas de place” pour un tel dirigeant en Europe, condamne Borell

L’Union européenne a condamné lundi la décision du président de l’entité serbe de Bosnie-Herzégovine, le nationaliste pro-russe Milorad Dodik, de décerner l’ordre le plus élevé de cette entité au président russe Vladimir Poutine.

“Alors que Poutine est directement responsable de morts de civils ukrainiens et de destructions d’infrastructures civiles en Ukraine, se ranger de son côté dans de telles circonstances isole la Republika Srpska et ses dirigeants sur la scène internationale”, a commenté Peter Stano, le porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, lors du point presse quotidien de la Commission européenne.

“Il n’y a pas de place dans l’Union européenne pour (des dirigeants) qui décernent des médailles à des responsables politiques qui ordonnent la destruction d’un pays voisin et qui tuent sa population”, a-t-il ajouté.

Milorad Dodik a annoncé ce dimanche, à la veille de la fête nationale des Serbes de Bosnie, qu’il remettrait l’ordre de la Republika Srpska à Vladimir Poutine lorsqu’ils se verront à nouveau. Il a aussi répété des propos sécessionnistes, et ce alors que la Bosnie-Herzégovine s’est vu octroyer le mois dernier le statut de candidate à l’adhésion à l’UE.

“Dodik sait que l’Union européenne rejette toute rhétorique qui pousse à la division ou nuirait à l’unité, à l’intégrité territoriale et à la souveraineté de la Bosnie-Herzégovine. Si M. Dodik décide malgré tout de décorer M. Poutine, l’UE prendra note et les États membres décideront du cours prochain de notre action”, a-t-il ajouté.

Une Bosnie divisée

La Bosnie est divisée entre une entité serbe, la Republika Srpska, et une fédération croato-musulmane, reliées par un faible pouvoir central souvent paralysé. Ce système politique complexe est hérité des accords de paix de Dayton qui ont mis fin à la guerre intercommunautaire dans laquelle 100.000 personnes ont été tuées entre 1992 et 1995.

Confirmé fin octobre à la présidence de l’entité serbe, Milorad Dodik est frappé par des sanctions américaines et britanniques après avoir multiplié ces derniers mois les menaces séparatistes. Il a souvent déclaré qu’il s’opposerait à la marche de la Bosnie vers l’UE si elle devait passer par une plus grande centralisation de l’État.

Souare Mansour

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Si vous souhaitez recevoir votre revue de presse par email chaque matin, abonnez ici !