Sénégal : 5,01 millions d’euros de plus de la BAD pour le Parc de technologies numériques de Diamniadio
Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement a donné son feu vert, le 8 décembre 2022, à l’octroi d’un financement additionnel de 5,01 millions d’euros, au profit du futur Parc de technologies numériques de Diamniadio, au Sénégal.
Le Groupe de la Banque africaine de développement confirme ainsi son appui au projet, engagé en 2016 grâce à un prêt initial de 60,96 millions d’euros qu’il lui avait accordé. Si le chantier est aujourd’hui achevé à près de 80 %, la crise de COVID-19 a entraîné un retard dans certains travaux de construction d’infrastructures (tours destinées à abriter des entreprises numériques, bâtiments de services numériques…), dû à l’inflation mondiale sur les coûts des matériaux de construction et à des chaines d’approvisionnement perturbées.
Avec ce nouveau prêt, la Banque endosse à hauteur de
87 % le coût total du projet, de 73,62 millions d’euros le gouvernement
sénégalais assumant l’équivalent de 9,64 millions d’euros. Le ministère
sénégalais de l’Économie, du Plan et de la Coopération (MEPC) assure la
coordination de l’aide, via sa Direction de la coopération économique
et financière (DCEF).
Situé
à 35 km de Dakar sur une superficie de 25 hectares, le futur Parc est
aménagé à Diamniadio, un centre urbain en plein essor depuis une dizaine
d’années. Une vingtaine d’entreprises, dont de grands noms comme ATOS,
Free (anciennement Tigo Sénégal) ou Solution informatique durable
(SOLID), ont manifesté leur intérêt à ancrer certaines de leurs
activités au sein du futur Parc. A la condition, toutefois, d’y disposer
de solides infrastructures informatiques qui leur permettent d’offrir
leurs produits et d’assurer leurs services.
Tel
est l’objet de ce nouveau prêt de la Banque : équiper le Centre de
données prévu au sein du Parc et le doter d’une architecture de stockage
et de traitement informatique de pointe, via un appel d’offres
international qui répondra aux modalités et procédures d’acquisition de
la Banque.
«
Ce projet va contribuer à diversifier et à moderniser l’économie et le
secteur privé sénégalais, a expliqué Marie-Laure Akin-Olugbade, la
directrice générale de la Banque africaine de développement pour
l’Afrique de l’Ouest. Ce Parc va transformer le Sénégal en pôle
numérique régional et ainsi en à apporter des solutions numériques aux
industries déjà? existantes, comme l’industrie agricole. » L’objectif
visé est de faire passer la part du secteur des TIC dans l’activité?
économique de 7 % à 10 % d’ici à 2026.
Le
projet, ambitieux, comprend, outre le centre de données, des
établissements d’externalisation des processus métier, un incubateur
d’entreprises de TIC, un centre de formation, un centre de recherche, et
un centre de production audiovisuelle et de développement de contenus.
Pour être mené à bien, il prévoit aussi un appui institutionnel, un
renforcement des capacités et la constitution d’une équipe de gestion
chargée de l’exécuter.
«
Le secteur des TIC est l’un des plus avancés d’Afrique de l’Ouest et
le projet va profiter à tout un écosystème, a indiqué Cherfi Mohammed, à
la tête du bureau pays de la Banque au Sénégal, les opérateurs de
services de communication, les fournisseurs de services Internet ; les
multinationales, mais aussi 30 000 hommes et femmes environ, qui
exercent aujourd’hui dans différents domaines liés aux TIC comme la
vente, la mise en réseau, la conception de systèmes et le développement
de logiciels et de contenus ». Les solutions innovantes qui seront
développées au sein du Parc profiteront, de surcroit, aux entités
gouvernementales qui pourront alors améliorer la prestation des services
publics.
Le
Futur Parc est au cœur de la stratégie « Sénégal numérique 2025 » qui
entend créer quelque 35 000 emplois directs dans les activités
d’externalisation de processus métier comme les centres d’appels, les
postes d’ingénieurs logiciels/matériels et d’ingénieurs en développement
d’applications. Mais ce sont aussi 105 000 emplois indirects qui
devraient voir le jour dans les secteurs de l’habitat, des
télécommunications, de la location d’immeubles, des transports, de la
restauration et dans d’autres services d’appui.