Affaire Pape Ale Niang : Comment le Ministère de la Justice est tombé dans le piège humanitaire (Par Abdoulaye KHOUMA)
Le piège ou la scène du théâtre
humanitaire s’est joué en deux actes. Scène 1 : faire monter au créneau
sa femme qu’il a fait écrire sous la dictée pour qu’elle appelle à
trouver une solution avant « l’irréparable ne se produise » afin
d’attirer la pitié de l’opinion sur le sort de son mari. Deuxièmement
faire le mourant avec une grève de la faim afin que les services du
Ministère de la justice paniquent quant à l’éventualité de sa mort en
taule. C’est plus l’humanitaire (peur qu’il meure en prison) qui a été
déterminant pour que le Procureur ne s’oppose pas à sa mise en liberté
provisoire et non pas la pression des journalistes. Aujourd’hui avec les
sorties de Pape Ale Niang, tout le monde se rend compte que le risque
humanitaire qui a motivé sa liberation est aussi fake que les
accusations le Général Moussa Falll car rien qu’à l’entendre on se rend
compte qu’il est pleine forme.
En
repartant cette fois contre le patron de la Police avec des
accusations, Pape Ale tombe lui-même dans son propre piège. Les faits
sont en train de donner raison à ceux qui au niveau du ministère de la
Justice s’opposaient à sa liberté provisoire parce qu’étant convaincus
que le risque humanitaire relevait du fake et de la comédie pour sortir
de prison. Cette ligne dure estime aujourd’hui que s’il viole les règles
de sa mise en liberté, il doit retourner en prison comme le Pr Oumar
Diagne ou Abdou Karim Gueye dit Karim XrumXrah. Dans certains cercles du
Ministère de la Justice et de l’Etat, on estime que la libération de
Pape Ale Niang est un précèdent dangereux pour la democratie et la
stabilité de la l’Etat parce que cela signifie que les journalistes ont
exigé et obtenu le droit à l’impunité, le droit de diffamer comme le
fait encore Pape Ale contre le patron de la Police à peine sorti de
prison. Si Pape Ale retourne en prison, la comédie humanitaire ne va pas
fonctionner cette fois et encore moins la pression des journalistes qui
ont une bonne occasion de le rappeler à l’ordre en cessant le double
langage qui consiste à le défendre en public et à le condamner en privé.
Un retour en prison serait terrible parce que ni l’humanitaire ni la
mobilisation des journalistes ne fonctionneraient sauf si les
journalistes reconnaissent qu’ils ont exigé et obtenu le droit à la
liberté de diffamer et de calomnier les citoyens. Aussi longtemps que
Pape Ale Niang était en prison, on pouvait comprendre le soutien
pavlovien des journalistes mais aujourd’hui en gardant le silence les
organisations de journalistes se décrédibilisent parce que cautionnant
la liberté de diffamer et de calomnier que semble exiger et obtenir la
presse et qui est inacceptable pour l’Etat, les victimes de la presse et
l’opinion. Si Pape Ale Niang, il risque de se retrouver bien seul dans
son combat.
Abdoulaye Khouma