Enquête pour corruption: les bureaux des assistants des eurodéputés Marie Arena et Marc Tarabella sous scellés

Enquête pour corruption: les bureaux des assistants des eurodéputés Marie Arena et Marc Tarabella sous scellés

Le bureau de l’assistante de l’eurodéputée belge Marie Arena (PS) fait l’objet de perquisitions dans la soirée vendredi au Parlement européen à Bruxelles, a confirmé à Belga la parlementaire. Ces perquisitions s’inscrivent dans le cadre de l’enquête ouverte par le parquet fédéral belge pour des faits présumés de corruption au sein de l’institution européenne par un pays du Golfe persique.

L’assistante, de nationalité italienne, a été perquisitionnée à son domicile plus tôt dans la journée et les perquisitions se sont poursuivies à son bureau au Parlement européen dans la soirée, a précisé Mme Arena. “J’étais là quand ça s’est passé, quand les personnes ont posé les scellés. C’est bien le bureau de mon assistante. Mais on a posé ces scellés parce qu’elle a travaillé pour l’ONG Fight impunity, je crois, en 2019. Elle a été perquisitionnée ce matin et c’est dans la poursuite de la perquisition à son domicile qu’ils ont scellé le bureau au Parlement”, explique Marie Arena au journal Le Soir. “Ça n’a rien à voir avec le fait qu’elle est mon assistante.” Le bureau de l’assistante est sous scellés jusque lundi matin pour permettre aux enquêteurs d’avoir accès à ses outils de travail.

L’assistante a été engagée il y a environ un an par l’eurodéputée belge pour se pencher sur les questions relatives à l’Afrique et à la République démocratique du Congo. Commentant l’enquête ouverte par le parquet fédéral belge, la parlementaire européenne assure “être pour la transparence. Donc s’il y a des faits de corruption ou d’interférence, il faut les mettre au jour, il faut que la justice fasse son travail”. Le porte-parole de l’eurodéputé belge Marc Tarabella (PS) a pour sa part précisé à Belga qu’il n’y avait pas non plus de scellés visant le bureau de ce parlementaire.

Ex-assistant de Tarabella

Des scellés concernent toutefois un bureau situé dans le même couloir du parlement européen, occupé par un ex-assistant de M. Tarabella. Cet assistant a aussi collaboré plusieurs années avec l’ancien eurodéputé italien Pier-Antonio Panzeri (S&D), fondateur et président de l’ONG Fight Impunity.

Cet assistant est actuellement un collaborateur lié au groupe S&D et le compagnon de la vice-présidente du Parlement européen, Eva Kaili (S&D), avance Le Soir, qui, avec l’hebdomadaire Knack, a révélé que des perquisitions et interpellations avaient lieu à Bruxelles dans le cadre d’une enquête judiciaire ouverte pour des faits présumés d’organisation criminelle, de corruption et de blanchiment d’argent. La Grecque Eva Kaili a été expulsée de son parti, le mouvement socialiste panhellénique (PASOK), dans la soirée vendredi.

Pour rappel

Avant cela, seize perquisitions avaient été menées vendredi dans le cadre de cette enquête et quatre personnes été interpellées.

“Depuis plusieurs mois, les enquêteurs de la PJF (police judiciaire fédérale, NDLR) soupçonnent un pays du Golfe d’influencer les décisions économiques et politiques du parlement européen, cela en versant des sommes d’argent conséquentes ou en offrant des cadeaux importants à des tiers ayant une position politique ou stratégique significative au sein du parlement européen”, avait expliqué, plus tôt dans la journée, le parquet fédéral.

Une enquête judiciaire a dès lors été ouverte pour des faits présumés d’organisation criminelle, de corruption et de blanchiment d’argent. Seize perquisitions ont été menées à Ixelles, Schaerbeek, Crainhem, à Forest et à Bruxelles.

Arrestations

“Quatre personnes ont été emmenées pour audition et pourraient être ensuite déférées devant le juge d’instruction en charge de l’enquête. Ces quatre personnes sont nées en 1955, 1969, 1971 et 1987. Cette opération visait en particulier des assistants parlementaires travaillant au sein du parlement européen. Parmi les personnes interpellées, figure un ancien parlementaire européen”, indiquait encore le parquet fédéral.

Les perquisitions ont permis aux enquêteurs de mettre la main sur une somme d’environ 600.000 euros en liquide. Du matériel informatique et des téléphones portables ont également été saisis. Ces éléments seront analysés dans le cadre des investigations.

Selon Knack et Le Soir, l’État du Golfe incriminé est le Qatar, où se déroule actuellement la Coupe du monde de football.

Souare Mansour

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