Feu vert à l’entrée de la Croatie dans l’espace Schengen, la Roumanie et la Bulgarie recalées
Les ministres européens de la Justice et de
l’Intérieur étaient réunis ce jeudi 8 décembre à Bruxelles pour parler
des flux migratoires et aussi de l’élargissement de la zone de
libre-circulation de Schengen. La Croatie entrera dans la zone de
libre-circulation à partir du 1er janvier 2023, a annoncé la présidence
tchèque du Conseil de l’UE.
Les
ministres européens de l’Intérieur réunis à Bruxelles ont approuvé
l’adhésion de la Croatie, qui devient le 27e membre de cette vaste zone
de libre-circulation. La Croatie est entrée dans l’Union européenne en
2013, c’est-à-dire après la candidature roumaine et bulgare d’adhésion à
Schengen, mais l’ex-pays yougoslave vient aujourd’hui coiffer au poteau
Bucarest et Sofia.
L’élargissement de Schengen doit être voté à l’unanimité, mais l’Autriche a mis son veto ce jeudi 8 décembre pour la Roumanie et la Bulgarie, qui frappent à la porte depuis dix ans. Elle n’accepte que la Croatie, alors que la Commission européenne recommandait d’élargir aux trois pays, explique notre bureau à Bruxelles. L’Autriche, qui fait face à une forte hausse des demandes d’asile, redoute que la levée des contrôles aux frontières avec ces deux pays accroisse encore les arrivées de migrants.
La Commission européenne et le Parlement réclament
de longue date d’inclure la Croatie, la Roumanie et la Bulgarie dans
cette vaste zone (22 pays de l’Union européenne plus Islande,
Liechtenstein, Norvège et Suisse) au sein de laquelle plus de 400
millions de personnes peuvent voyager librement, sans contrôles aux
frontières intérieures.
Le sort de la Roumanie lié à celui de la Bulgarie
Les
Pays-Bas étaient également hostiles à l’entrée de la Bulgarie : « Il
nous faut un nouveau rapport sur la corruption et les droits de l’homme ;
avant ça nous ne pouvons pas dire oui à la Bulgarie, justifie Eric van
den Burg, ministre néerlandais chargé de la Migration. Nous sommes
d’accord avec la commission pour ce qui est de la Croatie et de la
Roumanie mais nous ne sommes pas d’accord avec la Commission pour la
Bulgarie. Pour nous, c’est un oui à la Croatie et un oui à la Roumanie.
Mais Bulgarie et Roumanie sont toujours liées donc si on dit oui à la
Roumanie et non à la Bulgarie, c’est un problème. »
L’Union
européenne a effet décidé que le sort de la candidature de la Bulgarie
et de la Roumanie à l’adhésion à Schengen serait lié dans une sorte de «
paquet régional » pour ainsi dire.