L’UE envisage d’avancer à 26, sans la Hongrie, pour débloquer le prêt de 18 milliards promis à l’Ukraine

L’UE envisage d’avancer à 26, sans la Hongrie, pour débloquer le prêt de 18 milliards promis à l’Ukraine

Les ministres des Finances de l’Union européenne envisagent d’avancer à vingt-six pour débloquer le prêt exceptionnel de 18 milliards d’euros promis pour 2023 à l’Ukraine, contournant ainsi un veto de la Hongrie, a indiqué la présidence tchèque du Conseil de l’UE au cours d’une réunion à Bruxelles.

Le régime de Viktor Orban est accusé de mettre son veto à cette aide exceptionnelle, en prétextant une préférence pour des aides bilatérales, afin de faire pression sur l’UE pour décrocher jusqu’à 13 milliards d’euros de fonds de cohésion et de relance, que la Hongrie risque de perdre si elle n’avance pas assez vite dans ses réformes anti-corruption et sur l’indépendance de la justice.

Unanimité

L’un des trois textes législatifs composant le paquet pour ces 18 milliards est lié au cadre financier pluriannuel (CFP), le budget 2021-2027 de l’UE, et requiert donc l’unanimité, au contraire des deux autres textes pour lesquels une majorité qualifiée suffit.

“Nous n’allons pas nous décourager, notre ambition reste de commencer les déboursements de notre aide à l’Ukraine début janvier”, a déclaré le ministre tchèque des Finances Zbynek Stanjura, qui présidait la réunion de mardi, pendant une session publique.

Il a demandé au Comité économique et financier, un organe consultatif de l’UE, d’examiner des solutions techniques “alternatives” pour contourner le blocage de Budapest. “Cela veut dire que nous chercherions une solution soutenue par 26 États membres”, a-t-il affirmé.

La Commission européenne, qui avait proposé les textes législatifs et fait partie du Comité économique et financier, semble aussi ouverte à une piste alternative. “S’il ne devait pas y avoir de progrès, la Commission réfléchira à ce qu’elle peut faire”, a indiqué un porte-parole, répétant la volonté de l’exécutif de venir en aide à l’Ukraine.

Projet OCDE

L’aide à l’Ukraine – un prêt aux conditions avantageuses, dont les charges d’intérêts seraient payées par les États membres – n’est pas le seul point sur lequel Budapest bloque. C’est aussi le cas du projet OCDE d’impôt minimum sur les bénéfices des multinationales. Ces deux sujets s’ajoutaient ce mardi à ceux des fonds de cohésion (le “mécanisme de conditionnalité”) et à la validation du plan de relance de la Hongrie. Mais tous ces points n’ont pas abouti.

La Belgique, elle, soutenait cette décision de la présidence tchèque, car les quatre points forment un paquet, “les deux faces d’une même pièce”, et doivent être traités ensemble.

Le Conseil a demandé à la Commission de fournir une nouvelle évaluation sur la Hongrie, étant donné que le Parlement hongrois se réunit ce mercredi pour adopter de nouvelles mesures conformément aux réformes convenues avec la Commission, a-t-on appris à bonne source.

Les quatre points pourraient revenir la semaine prochaine au niveau des ambassadeurs, avant de remonter au niveau ministériel. Certains envisagent aussi qu’ils aboutissent sur la table des chefs d’État et de gouvernement, qui se réunissent les 15 et 16 décembre prochains à Bruxelles.

Souare Mansour

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