Passé colonial: la N-VA se limite aux « plus profonds regrets », le PTB veut des excuses
Une partie de l’opposition a présenté lundi ses amendements aux propositions de recommandations formulées par le président de la commission parlementaire qui se penche sur le passé colonial de la Belgique, Wouter De Vriendt (Ecolo-Groen). A l’instar des libéraux et du CD&V, la N-VA ne souhaite pas s’engager sur la voie d’excuses générales. Rédaction 05-12-22, 17:04 Source: BELGA
Dans la proposition de M. De Vriendt, il est question d’”excuses” que présenterait la Chambre “aux peuples congolais, rwandais et burundais pour la domination et l’exploitation coloniales, les violences et les atrocités, les violations individuelles et collectives des droits humains (…) ainsi que le racisme et la discrimination qui les ont accompagnées”. Le pouvoir exécutif, ainsi que ceux qui ont contribué aux effets négatifs de ce régime (particuliers, églises et entreprises) sont invités à faire des “démarches analogues sur le plan des réparations symboliques”.
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Une partie de la majorité – les libéraux et le CD&V- est opposée à l’idée d’excuses. Dans l’opposition, les nationalistes de la N-VA n’en veulent pas non plus. A leurs yeux, l’expression du “’plus profond regret” est plus indiquée, soit une formule comparable à celle du Roi au mois de juin dernier lors de son voyage en RD Congo.
“La population flamande et wallonne n’est pas coupable des humiliations et de l’oppression subies par les peuples colonisés”, dit la N-VA dans sa proposition d’amendement. Celle-ci en impute la faute à “une élite belge” voyant dans le Congo “sa plaine de jeu”. Qui plus, estime le parti nationaliste, les excuses forment “un concept pervers” qui peut mener plus tard à des réparations.
Le PTB estime en revanche que les excuses doivent venir du chef de l’Etat et du chef du gouvernement, soit du Roi et du Premier ministre. A ses yeux, ce ne sont pas les Belges qui ont profité de la colonisation. Les communistes dressent longue liste de griefs visant les grandes compagnies belges et la famille royale: le travail forcé, le développement des divisions entre Hutus et Tutsis qui ont mené au génocide rwandais, la mise en place d’un système constitutif de “crime contre l’humanité”, etc.
DéFI se retrouve quant à lui globalement dans les propositions formulées par le président. François De Smet attend maintenant de voir quelles seront celles de la majorité. Une nouvelle réunion est prévue la semaine prochaine. Le temps presse pour permettre à la Vivaldi de surmonter ses divisions et tenter de joindre une partie de l’opposition car le mandat de la commission expire à la fin de l’année. M. De Vriendt a par ailleurs dressé, à son initiative, un état des lieux des travaux au Premier ministre, Alexander De Croo. Mais la question des excuses n’a pas été abordée au gouvernement, a-t-on assuré au cabinet de M. De Croo.