L’accord salarial ne fait pas l’unanimité: les entreprises dans le rôle du “Père Fouettard”?
La fédération des entreprises technologiques Agoria est pour le moins mécontente de l’accord salarial présenté lundi par le gouvernement fédéral. « Le gouvernement joue à Saint-Nicolas et les entreprises se voient offrir le Père Fouettard », réagit, sans mâcher ses mots, le CEO Bart Steukers.
Selon les termes de la proposition de conciliation devant permettre de sauver les négociations salariales entre les syndicats et les employeurs, l’indexation automatique sera conservée mais la marge salariale sera par contre nulle durant les deux prochaines années, quel que soit l’indice. Les entreprises qui s’en sortent bien pourront toutefois accorder une prime allant jusqu’à 500 euros à leurs salariés, à condition qu’un accord sectoriel soit conclu à cet effet. Une clause échappatoire est également prévue pour les entreprises qui ne disposent pas de ces moyens financiers. Enfin, les entreprises aux bénéfices exceptionnellement élevés pourront octroyer jusqu’à 750 euros à leurs travailleurs.
“Difficile d’expliquer cela à nos dirigeants”
« Il m’est difficile d’expliquer cela à nos dirigeants d’entreprises », souligne M. Steukers. « Nos salaires augmentent 5,7% plus vite que chez nos partenaires commerciaux et notre compétitivité se détériore chaque jour », déplore-t-il. « Si cette proposition de conciliation devait devenir la décision finale, nous nous assiérions, en tant qu’organisation sectorielle constructive, avec les partenaires sociaux et nous examinerions comment nous pouvons limiter le plus possible les dommages potentiels à notre tissu économique », prévient le CEO d’Agoria.
Les propositions ne contentent personne
La proposition de conciliation du gouvernement ne semble remporter les pleines faveurs d’aucune partie, la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) estimant qu’elle ne répond pas aux véritables défis, même si elle salue la fixation de la norme salariale à 0%. Le syndicat FGTB, de son côté, déplore l’absence d’augmentation salariale structurelle tout en se réjouissant de la possibilité de négociations au niveau sectoriel.