Budget Ministère de la santé : Une hausse de 2,360 milliards en 2023 jugée insuffisante
La Coalition Nationale
pour la Santé et l’Action Sociale (COSAS) a adressé une note technique à
la Commission Santé de l’Assemblée nationale. L’idée étant de
sensibiliser les parlementaires sur la nécessité d’augmenter de façon
significative le budget alloué au secteur de la santé. Ceci va
permettre de résorber des gaps ayant un impact négatif sur la santé des
populations.La COSAS est convaincue de la nécessité d’améliorer la
stratégie de financement de la Santé. Il s’agit de combiner
judicieusement l’accroissement des budgets étatiques avec le
renforcement de l’option gouvernementale de la couverture sanitaire
universelle. Tous ces facteurs devraient conduire à l’éradication du
paiement direct. Cette note technique constitue un outil de plaidoyer,
basé sur des données factuelles, dont le but est l’amélioration de la
santé des populations du Sénégal. Cela suppose, note le communiqué,
d’une part, la réduction significative des paiements directs pour les
soins et d’autre part, des efforts conséquents en vue de la valorisation
du capital humain, comme préconisé dans l’axe 2 du PSE.
Une hausse de 2,360 milliards en 2023 jugée insuffisante
Dans
la note, l’entité a principalement mis l’accent sur la nécessité de
revoir les ressources financières et humaines à la hausse. Le budget de
l’État consacré au secteur de la Santé et de l’Action sociale connaîtra
une augmentation en valeur absolue de deux milliards trois cent
soixante-trois millions huit cent vingt-quatre mille six cent
vingt-trois francs (2.363.824.623 FCFA) soit 0,9% en valeur relative
passant de deux cent soixante-dix milliards cent dix millions six cent
quatre mille quatre cent quatre-vingt-quatorze francs (270.110.604.494
FCFA) en 2022 (Autorisation d’Engagement) à deux cent soixante-douze
milliards quatre cent soixante-quatorze millions quatre cent vingt-neuf
mille cent dix-sept francs (272.474.429.117 FCFA) en 2023, si la
proposition de loi de finance est adoptée par le parlement. Le plafond
autorisé d’engagement du budget général fixé dans la Loi de Finance 2023
est d’environ six mille quatre cent milliards francs (6 400 000 000 000
FCFA).
Ainsi
la part du budget général alloué à la Santé est de 4,25%. Même si le
budget santé alloué aux autres secteurs est pris en compte, ce taux
n’atteindra pas 6%, ce qui constitue une régression par rapport aux
années précédentes et un éloignement de la norme de 15% ciblée. Afin de
réduire le fardeau des dépenses de santé sur les ménages, la part du
budget de l’État allouée à la santé devra être revue significativement à
la hausse afin de tendre vers l’objectif de 15%. Les normes de
l’Organisation mondiale de la Santé préconisant un ratio de 23
professionnels de santé (médecin, personnel infirmier et sage-femme)
pour 10000 habitants, n’est atteint dans aucune des régions.
Globalement
cette densité de personnel de soin au Sénégal est de 4,5 pour 10 000
Habitants soit un gap de 18, 5. En 2019 (source PNDRH 2020 – 2028) sur
un effectif total de 1117 médecins spécialistes toutes catégories
confondues, 776 exercent dans la région de Dakar, soit 69%. Les régions
de Thiès, Diourbel et Ziguinchor suivent loin derrière avec
respectivement 9%, 5% et 4%. La Loi de Finance 2023 doit contribuer à
réduire le déficit et à rétablir l’équilibre dans la répartition du
personnel de santé sur toute l’étendue du territoire national pour une
meilleure mise en œuvre des programmes et l’atteinte des objectifs
fixés. On note un besoin urgent dans certaines catégories
socio-professionnelles en 2023, surtout par rapport aux normes OMS
beaucoup plus exigeantes que celles définies dans le plan national de
développement des ressources humaines pour la période 2020-2028. (PNDRH
2020 -2028). La COSAS exprime sa disponibilité, pour ensemble avec
d’autres organisations de la société civile, à approfondir les questions
budgétaires et de financement de la Santé avec la commission santé
et/ou les députés.