Les cures d’austérité budgétaire impacteront 85% de la population mondiale en 2023, en particulier les femmes, les filles et les personnes non-binaires, indique Oxfam dans un communiqué publié mardi. L’organisation internationale invite les gouvernements à mettre les besoins spécifiques des femmes au cœur de leur politique et à augmenter l’impôt des plus riches.

D’après les projections du Fonds monétaire international (FMI), citées par Oxfam, 54% des pays qui prévoient de réduire leur budget de protection sociale en 2023 offrent déjà une gamme très limitée de services publics et sociaux.

« Ce sont les femmes qui souffrent le plus des conséquences physiques, émotionnelles et psychologiques de ces coupes budgétaires dans les services publics essentiels parce que ce sont elles qui en dépendent le plus », déplore Amina Hersi, responsable de la justice et des droits relatifs au genre chez Oxfam. « L’austérité est une forme de violence basée sur le genre », poursuit-elle.

En Belgique, dans le cadre de son budget 2023-2024, le gouvernement vient « de décider de réduire de trois mois la durée maximale des congés parentaux, en abaissant l’âge de l’enfant et en excluant les personnes ayant moins de 36 mois d’ancienneté professionnelle », indique encore Oxfam. « Ces mesures ne font que renforcer les inégalités d’accès à ce type de congés et vont de nouveau alourdir la charge de travail de soin, portée encore très largement par les femmes dans notre pays », dénonce Aurore Guieu, porte-parole d’Oxfam Belgique.

Pourtant, des alternatives existent, selon l’ONG. “L’austérité n’est pas une fatalité mais un choix”, avance l’organisation qui propose d’augmenter l’impôt des plus riches. « Un impôt progressif sur la fortune des millionnaires et des milliardaires permettrait de générer 1.000 milliards de dollars (environ 969 milliards d’euros, ndlr) de plus que les coupes budgétaires annuelles envisagées par les gouvernements à partir de 2023 », soutient Oxfam.

Cette dernière appelle également les dirigeants à mettre les besoins spécifiques des femmes, des filles et des personnes non-binaires au centre de leurs politiques. L’organisation les appelle notamment à offrir aux femmes un travail décent et conforme aux normes établies par l’Organisation internationale du Travail, y compris à celles travaillant dans l’économie informelle et dans le secteur des soins.