Après la mort d’un Zambien, l’Ukraine accuse Moscou d’envoyer des prisonniers africains au front
Kiev a accusé mardi Moscou d’envoyer au front en Ukraine des détenus africains prisonniers en Russie, après la mort d’un étudiant zambien au combat alors qu’il purgeait une peine dans une prison près de Moscou.
« Poutine envoie des citoyens africains emprisonnés en Russie à la guerre en Ukraine », a dénoncé sur Twitter le porte-parole de la diplomatie ukrainienne, Oleg Nikolenko.
Lundi, la Zambie avait
annoncé la mort d’un de ses concitoyens, Lemekhani Nathan Nyirenda,
« décédé le 22 septembre 2022 en Ukraine », alors qu’il était censé être
emprisonné dans en Russie.
La
Zambie avait déclaré avoir demandé des explications à la Russie « sur
les circonstances dans lesquelles un citoyen zambien, qui purge une
peine de prison à Moscou, a pu être recruté pour combattre en Ukraine et
perdre la vie ».
Dans
un communiqué publié mardi, la diplomatie russe a affirmé « examiner »
les « circonstances » de la mort de cet étudiant zambien de 23 ans.
« Les Africains ne devraient pas mourir pour les ambitions impériales malsaines de Poutine », a lancé mardi M. Nikolenko.
Le
patron du groupe paramilitaire Wagner, Evgueni Prigojine, réputé proche
de Vladimir Poutine, est accusé par l’Ukraine d’envoyer sur le front
des milliers de combattants recrutés directement dans les prisons
russes, contre la promesse d’un salaire important et d’une remise de
peine.
Lemekhani
Nathan Nyirenda avait été reconnu coupable d’avoir enfreint la loi
russe en avril 2020, selon le gouvernement zambien qui n’a pas donné
plus de détails lundi.
Cet
étudiant en ingénierie nucléaire avait été condamné à neuf ans et six
mois d’emprisonnement. Il purgeait sa peine dans une prison de moyenne
sécurité dans la banlieue de Moscou.
De
nombreux prisonniers de guerre capturés par les forces russes et
ukrainiennes dans le cadre du conflit en Ukraine sont soumis à la
torture et aux mauvais traitements, y compris des décharges électriques,
a alerté l’ONU mardi.