Troisième mandat : Faustin Archange Touadéra limoge la présidente de la Cour constitutionnelle, coupable de lui tenir tête
Le président centrafricain Faustin Archange Touadéra a démis mardi de ses fonctions la présidente de la Cour constitutionnelle dans un décret aussitôt attaqué par l’opposition qui l’accuse de « coup d’Etat constitutionnel » dans le but de modifier la loi fondamentale et l’autoriser à briguer un troisième mandat.
A la tête de la juridiction suprême qui a récemment invalidé plusieurs décrets et projets de loi, Danièle Darlan est considérée, dans ce pays d’Afrique centrale en guerre civile et parmi les plus pauvres du monde, comme le symbole du bras de fer entre le camp de M. Touadéra et l’opposition et une grande partie de la société civile, qui l’accusent de chercher à tout prix à se maintenir longtemps au pouvoir.
« Sont (…) rapportées
les dispositions du décret du 10 avril 2017 entérinant l’élection des
membres du bureau de la Cour constitutionnelle, en ce qui concerne
exclusivement Madame Danièle Darlan, pour empêchement définitif »,
proclame un décret du chef de l’Etat lu à l’antenne des radios et
télévisions publiques mardi.
Mme
Darlan est régulièrement violemment attaquée verbalement, voire
menacée, sur les réseaux sociaux et dans les manifestations pro-pouvoir.
Interrogée
mardi par l’AFP, elle n’a pas souhaité s’exprimer, dans l’attente
d’éclaircissements juridiques sur son sort, l’opposition ayant déjà
annoncé un recours en inconstitutionnalité contre le décret.