Amnistie de Karim et Khalifa: Ce que disait Thierno Bocoum
Le chef de l’État a
demandé au ministre de la Justice de travailler à redonner l’éligibilité
à certains leaders politiques. S’agissant de l’amnistie de Karim Wade
et de Khalifa Sall, Thierno Bocoum avait déjà donné son avis en 2020.
Voilà ce qu’il en disait :
Amnistie
de Karim Wade et de Khalifa Sall, ci-dessous ma contribution en date du
8 Décembre 2020. Je me réjouis d’une telle initiative même si les
objectifs dans un tel contexte semblent purement politiciens. Ils
devaient être réhabilités depuis 2019.
Amnistie : Karim et Khalifa ne le demanderont pas mais ils doivent en bénéficier
Quand
arrêterons-nous cette hypocrisie à outrance qui veut que l’on
s’offusque du plan machiavélique ayant conduit à l’inéligibilité de
Karim Wade et de Khalifa Sall et, parallèlement, qu’on veuille s’opposer
à leur réhabilitation ?Khalifa
Sall et Karim Wade ont tous les deux vu leurs droits ostentatoirement
violés. Les tribunaux, en dehors de ceux du pays, ont tous relevé les
violations élémentaires contre leurs droits jusqu’au sacro-saint
principe de la présomption d’innocence.Il
est vrai que les deux dossiers ne sont pas les mêmes. Il est vrai
qu’ils n’ont pas eu les mêmes charges et les mêmes lignes de défense
mais ils ont tous les deux été la cible d’une machine politique à moteur
judiciaire qui devait les écarter de la présidentielle de 2019.
C’est un fait que rien ni personne ne peut enlever. C’est une évidence.Les
sommes faramineuses évoquées dans les dossiers les concernant devaient
être éclairées dans la plus grande transparence et non traitées dans la
seule logique d’une précipitation à condamner.
La
reddition des comptes ne peut prospérer dans un climat de règlement de
compte. Ainsi, le bon grain ne pourra jamais se disssocier de l’ivraie.La
volonté d’un adversaire politique d’empêcher ses concurrents de lui
barrer la route ne doit pas prendre le dessus sur les principes
élémentaires d’une République.Que
l’initiative de l’amnistie vienne de leur bourreau ou pas, importe peu.
Les faits amnistiés doivent les soustraire de la camisole de force qui
les écarte de la scène politique par l’unique volonté d’un prétendant à
la présidentielle.Ils ont le droit de faire de la politique et de solliciter les suffrages de leurs compatriotes.
Que
ce droit soit effectif à travers une amnistie des faits ayant permis
leur musellement et leur réhabilitation en leur qualité de citoyens
éligibles.