Soldats ivoiriens prisonniers : le chef de l’ONU contredit la junte malienne
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a assuré dimanche que les 46 soldats ivoiriens détenus au Mali depuis début juillet n’étaient pas des « mercenaires », contredisant les accusations de Bamako, dans un interview à RFI et France 24.
« Ce ne sont pas des mercenaires, c’est évident », a-t-il déclaré, à la veille du début de l’Assemblée générale de l’ONU, à New York.
À cette occasion, il « recevra la délégation du Mali ». « Il faut résoudre ce problème », a-t-il ajouté.
L’arrestation
de ces soldats ivoiriens le 10 juillet à Bamako et leur inculpation
mi-août pour « tentative d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État » a
tourné à la crise diplomatique entre les deux pays voisins.
La
junte malienne au pouvoir qualifie ces soldats de « mercenaires » tandis
qu’Abidjan assure qu’ils étaient en mission pour l’ONU, dans le cadre
d’opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au
Mali (Minusma).
Dans
ce dossier, l’ONU avait reconnu des « dysfonctionnements » dans une note
adressée au gouvernement malien et admis que « certaines mesures
(n’avaient) pas été suivies ».
Début
septembre, une sortie de crise avait été envisagée avec la libération
de trois soldates sur les 49 interpellés, « un geste humanitaire » du
Mali.
Mais le ton est de nouveau monté entre les deux pays.
Le
9 septembre, le chef de la junte malienne Assimi Goïta a notamment lié
leur libération à l’extradition de personnalités maliennes vivant en
Côte d’Ivoire.
« Un chantage inacceptable » pour Abidjan qui a qualifié la détention de ses soldats de « prise d’otage ».
La
Côte d’Ivoire a également appelé à la tenue au plus vite d’un sommet
extraordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de
l’Ouest (Cédéao), une demande qualifiée par le Mali
« d’instrumentalisation » des instances ouest-africaines.
Ce sommet devrait se tenir en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, la semaine prochaine.
Cet
épisode vient dégrader un peu plus les relations entre le Mali et son
voisin ivoirien, déjà tendues depuis que des colonels ont, en août 2020,
pris par la force le pouvoir au Mali, un pays confronté depuis 2012 à
des attaques jihadistes et plongé dans une profonde crise sécuritaire et
politique.