Entraide judiciaire, extradition: Ce que dit la France sur sa convention avec le Sénégal
Qu’y-a-t-il dans le projet de loi portant entraide judiciaire entre le Sénégal et la France ? Pour l’instant, les autorités sénégalaises ne se sont pas exprimées sur la question. Mais, celles de la France ont levé le voile sur le texte.
La
ministre de l’Europe et des Affaires étrangères et le Garde des sceaux
de la France ont présenté le projet de loi autorisant l’approbation de
la convention d’entraide judiciaire en matière pénale entre la France et
le Sénégal. Le projet de texte concerne aussi une convention
d’extradition entre le l’Hexagone et le Sénégal.
«Signées le 7
septembre 2021 à Paris, ces deux conventions visent à établir une
coopération plus efficace entre nos deux États en vue de lutter contre
la criminalité organisée transfrontalière et l’impunité, notamment en
raison des défis posés par la lutte contre la menace terroriste dans la
bande sahélo-saharienne», rapporte le compte rendu du conseil des
ministres de la France.
Ainsi, la convention d’entraide
judiciaire en matière pénale stipule que les parties s’accordent
mutuellement l’entraide judiciaire la plus large possible afin de
faciliter la collecte d’éléments de preuve dans le cadre de procédures
pénales transnationales.
Elle renforce l’efficacité de l’entraide
judiciaire pénale et la lutte contre la criminalité transnationale en
organisant et facilitant la transmission des demandes entre les parties,
notamment par la transmission dématérialisée entre autorités
judiciaires en cas d’urgence.
Les autorités françaises indiquent
que la convention d’extradition énonce l’engagement de principe des
parties de se livrer réciproquement les personnes qui, se trouvant sur
le territoire de l’une d’elles, sont poursuivies pour une infraction
pénale ou recherchées aux fins d’exécuter une peine privative de
liberté, prononcée par les autorités judiciaires de l’autre partie à la
suite d’une infraction pénale.
Depuis l’annonce de l’information,
certains y voient une stratégie de l’Etat du Sénégal visant les
opposants se trouvant à l’étranger. Mais, cette mesure risque-t-elle
d’avoir un impact dans l’affaire Diack ? Pour rappel, en 2016, l’ex
premier ministre, Mohamed Dione, déclarait : «Nous n’extraderons jamais
un sénégalais, nous n’extraderons pas Pape Massata Diack.» Ce projet de
texte risque-t-il de changer cette position du Sénégal.