Inde: un député arrêté pour des propos désobligeants sur le Prophète Mahomet
Un député du Bharatiya Janata Party (BJP), le parti
nationaliste hindou au pouvoir en Inde, a été arrêté mardi pour avoir
tenu des propos désobligeants sur le prophète Mahomet, plusieurs
semaines après des déclarations polémiques sur l’islam d’une responsable
de ce parti qui avaient provoqué des protestations dans l’ensemble du
monde musulman.
Le
député Raja Singh, connu pour ses discours incendiaires, a rendu
publique lundi une vidéo où selon les medias, il a fait des commentaires
outrageants sur le prophète. Le même jour, des centaines de personnes
se sont rassemblées à Hyderabad (sud) pour exiger que le député soit
emprisonné.
Un responsable de la police de l’Etat de Telangana a confirmé mardi auprès de l’AFP l’arrestation de M. Singh.
M.
Singh a fait ces commentaires en s’en prenant à Munawar Faruqui, un
comédien musulman populaire harcelé et menacé par des nationalistes
hindous qui s’est produit sur scène la semaine dernière à Hyderabad.
Le député avait auparavant menacé d’incendier le lieu du spectacle, selon le site d’informations India Today.
Il
y a plusieurs semaines, les déclarations d’une responsable du BJP
avaient déclenché des manifestations et un tollé diplomatique dans le
monde musulman.
Durant
un débat télévisé fin mai, Nupur Sharma, une porte-parole du BJP, avait
critiqué la relation entre Mahomet et sa troisième femme, Aïcha, qu’il a
épousée selon la tradition musulmane alors qu’elle avait 6 ou 7 ans, un
mariage consommée alors que la fillette en avait entre 9 et 12 selon
les sources religieuses musulmanes.
Cela
avait provoqué des manifestations qui avaient dégénéré en violences
entre les protestataires et la police (au moins deux morts).
Mme
Sharma a été exclue du BJP. Mais ses déclarations ont entraîné la
convocation des ambassadeurs indiens dans une vingtaine de pays pour des
explications.
Deux
musulmans ont été arrêtés pour le meurtre d’un tailleur hindou qui
avait exprimé son soutien sur les réseaux sociaux à Mme Sharma.
En juillet, la cour suprême indienne a stigmatisé les propos de Mme Sharma accusée d’avoir « mis le feu au pays ».