Plus de quatre mois après le retrait des Russes, la ville de Boutcha enterre ses morts
Début avril, les images de Boutcha, ville de la banlieue de Kiev dont les troupes russes venaient de se retirer, avaient suscité l’horreur. Cinq mois après, une cinquantaine de corps, sur les 458 civils tués pendant l’occupation russe selon les autorités locales, n’ont toujours pas été identifiés. Alors que les dépouilles sont inhumées, le travail d’identification se poursuit.
Recouverts
de tissu pourpre, plusieurs cercueils sont alignés dans le cimetière de
Boutcha, en Ukraine. Juste à côté, un camion est stationné. À
l’intérieur gisent les restes de 20 inconnus, morts pendant l’occupation
russe de la ville, en mars dernier. Après plus de quatre mois passés
dans une morgue, ils vont enfin rejoindre leur sépulture.
C’est
le troisième enterrement de ce type en moins d’une semaine dans ce
cimetière. Près des cercueils, le père Andriy Holovyn officie pour la
cérémonie. Un dernier hommage, sans aucune famille, pour ceux qui
restent pour le moment des anonymes.
« C’est très important pour
nous de les enterrer avec dignité. De ne pas les considérer comme de
simples corps, mais comme des humains, avec l’espoir de la
résurrection », souligne ce prêtre orthodoxe.
La difficile identification des victimes
Malgré
l’inhumation, le travail d’identification se poursuit pour les
autorités. Sur chaque croix installée à l’endroit de la sépulture, un
numéro renvoie à une base de données répertoriant les échantillons d’ADN
prélevés sur chacune des dépouilles.
Au total, une cinquantaine de civils sur les 458 personnes tuées pendant l’occupation de la ville n’ont pas été identifiés.
« Ici,
à Boutcha – et partout en Ukraine en réalité –, nous n’étions pas
préparés à gérer un tel nombre de gens tués sur une période aussi
courte », déplore Mikhaylyna Skoryk-Shkarivska, la maire adjointe.