MADIAMBAL DIAGNE : “Je vois le Président Macky Sall quand je le veux et quand il le veut, matin, midi, soir…”
Le journaliste
Madiambal Diagne n’est pas dans le clair-obscur. Dans une interview
accordée à Seneweb, le journaliste polémiste, soutient de manière claire
que le Président de la République, Macky Sall a droit à un troisième
mandat. Sur ce point, renchérit-il, aucun juriste ne peut m’apporter des
contre-arguments. Mieux, il rame contre la limitation des mandats. Au
passage, il a vanté ses relations avec le Président de la République,
Macky Sall qu’il voit quand ce dernier le veut ou quand Madiambal le
veut, matin, midi, soir. A l’inverse, il a donné les arguments qui
sous-tendent ses sorties critiques contre Ousmane Sonko qu’il n’hésitera
pas à féliciter s’il est élu Président de la République. Entretien.
Après 8 ans de présidence, vous quittez aujourd’hui la tête de l’Union de la presse francophone. Parlez-nous de l’UPF?
C’est
après des assises de l’UPF à Dakar que le comité international m’a
proposé d’accepter le poste de présidence. Il faut savoir que j’étais
membre de cette association depuis 2005. Une association qui a été créée
par des journalistes canadiens, du Québec notamment. Ces derniers
cherchaient à être plus proches de leurs confrères francophones à
travers un cadre d’échange. Ils ont alors mis sur pied ce réseau-là pour
échanger sur les problématiques des médias. L’objectif premier, c’est
de défendre la langue française. L’UPF existe depuis 72 ans.
C’est
une organisation qui a grandi et qui compte, d’après les statistiques
plus de 4000 journalistes à travers le monde. Nous sommes présents aussi
dans une cinquantaine de pays francophones et non-francophones. Nous
avons d’ailleurs constaté aussi un élan d’enthousiasme et un intérêt que
les journalistes du monde entier portent à cette organisation. À ce
propos, on avait pris l’initiative de faire venir des journalistes
anglophones qui étaient intéressés par ce qui se fait à l’UPF. Ce projet
n’a finalement pas abouti parce que nous avons été confrontés à des
questions de traduction, en plus du fait que beaucoup de gens trouvaient
inconvenant que l’envahissement de l’anglais continue jusqu’à ce que
les anglophones veuillent intégrer une organisation francophone. Nous
avons préféré mettre la pédale douce sur un tel projet. C’est juste pour
montrer combien le monde s’intéresse à l’UPF.
Vous
l’avez dit, l’objectif premier de l’UPF, c’est la défense de la langue
française. Est-ce qu’un tel objectif pourrait être atteint surtout en
Afrique de l’Ouest où souffle « un vent anti-français » ?
Que la France parte ou qu’elle reste, cela n’a rien à voir avec la langue…
Mais nous savons que la langue véhicule une culture…
Effectivement
! La langue véhicule une culture. Nous avons combattu la France en
demandant notre indépendance avec la langue française. C’est cette
langue française qui nous a permis de chasser et de conquérir notre
indépendance. Si ces pays veulent faire partir le français pour faire
venir l’anglais, le russe, l’arabe ou le chinois, c’est toujours une
langue étrangère. En outre, est-ce que les langues africaines que nous
avons peuvent nous permettre de communiquer et de marquer la scène
internationale ? Je ne le crois pas. Je pense qu’il faut qu’on arrête de
faire de la démagogie. Les langues africaines ne se parlent pas en
dehors de nos petits territoires. Prenons l’exemple du Sénégal. Quelle
langue allons-nous mettre en avant pour parler en dehors du Sénégal ?
Est-ce que le wolof peut être utilisé sur la scène internationale ?
Est-ce que le Sénégal va rester en vase clos avec les autres peuples en
ayant comme langue de communication le wolof ? Et même si nous voulons
imposer le wolof, d’autres communautés diront pourquoi pas nous. Il faut
savoir qu’en agitant des sujets comme ça, on risque de nous enfermer
dans une logique impossible. Pour moi, la langue est juste un moyen de
locution, de communication avec l’extérieur. Chacun peut parler de sa
culture. Moi je travaille avec le français, l’anglais, peut être qu’un
jour j’utiliserai l’espagnol ainsi de suite. Cela ne me fait pas perdre
ma culture africaine encore moins ma culture wolof. Il ne s’agit ni
d’une question de culture encore moins d’une question économique. Il
s’agit juste d’avoir un moyen de communication. Si on entamé un
processus de remplacement de la langue française par celle anglaise,
avons-nous idée du temps que cela pourrait prendre
“Le Rwanda n’est pas un modèle”
Le Rwanda l’a réussi…
Et
qu’est-ce que cela a apporté au Rwanda ? Mais rien du tout ! La preuve,
le Rwanda a cherché à diriger la francophonie par le biais de sa
secrétaire générale Louise Mushikiwabo. Donc quelle est la cohérence
dans tout cela ? Il est important qu’on arrête de brandir ces genres de
clichés. Le Rwanda est un pays africain. Il n’a opté pour le kizi Rwanda
pour s’imposer sur la scène internationale. Il parle le français et
l’anglais qui sont des langues étrangères. Il n’est pas donc un modèle
qu’on peut nous vendre. La France pour sa part cherche même à
s’implanter dans des pays anglophones comme le Nigéria ou le Ghana ou
d’autres pays lusophones comme la Guinée Bissau.
“Il faut se méfier de la propagande russe”
Quelle analyse faites-vous de la percée de la Russie en Afrique de l’Ouest ?
Ça
ne peut faire que le malheur des peuples africains. La Russie a
commencé par la Centrafrique. Est-ce qu’aujourd’hui la Centrafrique peut
être érigée comme un modèle de réussite d’une coopération ? Je ne le
pense pas. C’est plutôt tout le contraire de ce qu’il faut faire. Après
la Centrafrique, la Russie a cherché à venir en Afrique de l’Ouest au
Mali. Mais les Maliens sont aujourd’hui tombés dans une désillusion
après avoir tenté l’expérience russe. Le Mali qui disait « France dégage
» et qui faisait flotter des drapeaux russes ont changé de discours. Il
faut aussi éviter la propagande russe. Certes on a parfois envie de la
nouveauté, ce qui pousse à tenter des nouvelles expériences. Je crois
honnêtement, envoyer des mercenaires de Wagner en Centrafrique et au
Mali participe à tuer des populations civiles comme constaté, je ne
pense pas qu’il faudrait remplacer une coopération institutionnelle par
une coopération avec des militaires. Je respecte le choix des peuples,
des pays et le choix de leurs dirigeants qui sont des autorités
souveraines. Mais je considère que la situation au Mali continue de se
dégrader depuis l’arrivée de la Russie.
“Je n’ai pas vu l’opposition, à part quelques initiatives de AAR SÉNÉGAL, faire des propositions programmatiques”
Le
Sénégal tient ses élections législatives, le 31 juillet prochain. Vous
avez suivi la campagne qui va bientôt se terminer. Quelle analyse
faites-vous du discours des hommes politiques ?
Le
constat est le même pour tous. Le discours des hommes politiques du
bord ou l’on se situe est assez simple et assez vaseux ou creux. Dans la
majorité, ce sont les réalisations de l’exécutif qui sont utilisées.
C’est normal parce que la législature est adossée à une majorité qui
soutient le gouvernement. Donc il est acceptable qu’ils revendiquent le
bilan du Président. De l’autre côté, je n’ai pas vu l’opposition, à part
quelques initiatives de AAR SENEGAL, faire des propositions
programmatiques ou d’actions à mener. Si on prend l’exemple de la
coalition Yewwi Askan Wi, leur discours repose sur le fait de dégager le
Président Macky Sall. Ce qui n’est pas un programme politique ou de
réalisation. Empêcher le Président Macky Sall, de songer à faire un
troisième mandat n’est pas non plus un programme politique. Dire qu’il
faut faire partir le pouvoir en place parce que ce sont des corrompus ou
des lâches ou des vendus n’est pas non plus une proposition
programmatique. C’est pour dire que le discours politique n’est pas
consistant. Il n’y a pas de débat politique sur les idées ou les
programmes. En plus, la campagne est émaillée par la violence physique
et surtout verbale. Les gens s’invectivent, s’insultent, plutôt que de
parler du développement du pays. Ces élections législatives mèneront à
une majorité de quelque bord que ça puisse venir. Si maintenant on
compte réduire le débat à la question d’une éventuelle candidature du
président Macky Sall en 2024, ce serait mettre le pays à l’arrêt
jusqu’en 2024 pour connaître son remplaçant alors qu’on est en 2022. Il
faut que le pays continue de fonctionner, de marcher.
« Je suis convaincu que Macky Sall a droit à un troisième mandat »
Ne revient-il pas justement au président Macky Sall de mettre fin à ce débat sur le troisième mandat ?
Le
Président Macky Sall est assez responsable. C’est lui qui choisit quand
il veut parler. On ne peut pas lui imposer de parler d’un sujet qui
n’est pas à son ordre du jour. Ceux qui prétendent que Macky voudrait ou
devrait avoir un troisième mandat, cela n’engage qu’eux. Il faut savoir
que la question du troisième mandat est une équation à plusieurs
inconnues. Le premier est que personne ne sait ce que compte faire Macky
Sall. Même si dans son camp certains le veulent, il n’est pas dit qu’il
le fera. Il a cette liberté de le faire ou de ne pas le faire. La
deuxième équation est que si jamais, il décide de le faire, rien ne nous
garantit que le Conseil Constitutionnel accepte sa candidature. La
troisième chose est que si jamais le Conseil accepte la candidature,
est-ce que le peuple va l’accepter ? On ne le sait pas. On est en train
de spéculer sur une question dont on ne connaît ni les tenants ni les
aboutissants. Il faut cesser de prendre nos intentions pour une réalité.
Pour ma part, ma position est claire. Depuis Wade en 2012, j’ai
toujours été contre la limitation des mandats. Parce que simplement, si
le peuple est souverain et qu’il décide de mettre un tiers à la tête du
pays pendant 10 mandats, c’est l’affaire du peuple sénégalais. J’ai
donné l’exemple de l’Allemagne où Angela Merkel a aligné plus de 05
mandats. En Grande Bretagne, on ne limite pas les mandats donc pourquoi
devrait-on nécessairement le faire au Sénégal ? Autre chose, sur cette
même question, en 2012, je disais que sur la question du droit, le
Conseil Constitutionnel avait validé la candidature de Wade en toute
légalité parce que dans aucun pays au monde, une loi constitutionnelle
est rétroactive. La France a été confrontée à la même situation et le
principe de non rétroactivité a été respecté. Pourquoi donc on ne
devrait pas respecter le même principe sous prétexte qu’il s’agit du
président Macky Sall.
Vous estimez alors que le président Macky Sall a droit à un troisième mandat ?
C’est mon avis ! J’en suis convaincu et j’attends de voir un juriste qui me dira le contraire.
Monsieur Diagne, cette situation avait conduit sous Wade à des émeutes ayant coûté la vie à des Sénégalais…
Effectivement
! Et, c’est regrettable. Mais en mars 2021, il y a eu 14 morts alors
qu’il n’était pas question d’une candidature de Macky Sall ou d’un
autre. Il faut savoir qu’il y a des soubresauts politiques qui peuvent
conduire à des drames qu’on peut regretter. Ce qui est par contre
inacceptable de mon point de vue, c’est qu’on mette dans la tête des
Sénégalais, un chantage par la violence ou que l’on dise que si un tel
est candidat, le pays va brûler. Je ne reconnais à personne ce droit.
Les gens doivent respecter la légalité et les institutions démocratiques
mises en place. Quiconque se met en dehors de la légalité doit trouver à
qui parler. Je trouve que l’Etat doit faire preuve d’autorité, de faire
respecter la loi républicaine, de faire respecter les institutions. On
ne peut permettre, à n’importe qui de dire n’importe quoi, dans un pays
normal. Le discours qu’on entend au Sénégal, on l’aurait tenu dans
n’importe quel pays au monde, la justice allait agir. C’est au Sénégal
qu’on voit un opposant dire qu’il faut aller déloger du palais de la
République, un Président démocratiquement élu.
Macky Sall avait dit la même chose…
C’est
dans le cas où il participe à des élections, qu’il perd et qu’il refuse
de quitter ; ou dans ce cas, Macky Sall sera délogé comme il a délogé
Yaya Jammeh en Gambie. Wade avait donné l’exemple en quittant
tranquillement. Tout autre chef d’Etat qui agit autrement trouvera en
face les institutions républicaines. Cependant, on n’est pas pour le
moment dans cette situation.
“Il
n’y a pas quelqu’un de l’opposition directement ou indirectement qui ne
vient pas me voir ou qui ne trouve pas des canaux de discussions avec
moi”
Quels sont les rapports entre Madiambal Diagne et le Président Macky Sall ?
Ce
sont des rapports de respect, d’amitié que j’entretiens avec le
Président de la République et qui sont connus de tout le monde. Je ne me
cache pas dans mes relations. Je n’ai pas de sens interdit. Je vois le
Président Macky Sall quand je le veux et quand il le veut, matin, midi,
soir. Je discute avec lui en toute franchise, en toute honnêteté et dans
le respect. Je vois l’opposition quand je veux et où je veux. Il n’y a
pas quelqu’un de l’opposition directement ou indirectement qui ne vient
pas me voir ou qui ne trouve pas des canaux de discussions avec moi et
c’est la vérité.
“Ousmane Sonko n’arrête pas de mentir…”
Malgré cela, le public a l’impression qu’il existe une animosité entre vous et Ousmane Sonko. Est-ce avéré ?
Il
n’y a rien entre Ousmane Sonko et moi. Je lui dis juste mes vérités.
Quand il ment, je dis qu’il ment et il n’arrête pas de mentir. Je suis
dans les faits et à chaque fois que je dis une chose, personne n’apporte
des preuves pour démentir. Quand je dis que Ousmane Sonko n’a pas le
droit de dire qu’on doit déloger le Président de la République ou qu’il
n’a pas le droit d’appeler à l’insurrection, je donne des faits et des
déclarations de lui. Quand je dis que Ousmane Sonko a préconisé la
violence, je donne des faits. Donc, personne ne peut me rapporter un
propos qui n’ait pas été étayé par des arguments factuels. Ce que je
dis, je l’assume. Encore une fois, je n’ai aucun problème personnel avec
Ousmane Sonko mais quand il appelle à la violence, je le relève, je le
dénonce et je le condamne. De même quand il pose des actes
anti-démocratiques comme je l’ai toujours fait avec tout autre homme
politique. Si ça déplaît je m’en balance pourvu simplement que je garde
mon indépendance, ma liberté d’expression et que je puisse être
tranquille dans ce que je fais. J’ai la conscience tranquille.
“Je refuse de dire des contre-vérités”
Récemment vous avez agité un débat à propos de la rencontre entre Ousmane Sonko et le président Embalo. Quel était l’intérêt ?
L’intérêt
est que le public était curieux de savoir ce qui s’est passé et ce qui
s’est dit. Et mon rôle de journaliste, c’est d’informer les gens sur ce
qui les intéresse. Il s’agit d’un Chef d’Etat, d’un pays qui a reçu un
chef de l’opposition d’un autre pays. Quand j’ai dit ce que j’avais à
dire, personne ne m’a démenti. Même le Président Embalo a confirmé mes
informations. Alioune Tine lui-même au début a voulu infirmer mais a
confirmé mes dires dans ses explications. Ousmane Sonko, quant à lui,
n’en a jamais parlé. Parce que tout simplement, lorsque Madiambal Diagne
dit une chose, il est sûr de ce qu’il dit. J’ai tellement d’orgueil et
de respect pour ma personne que je refuse de me faire démentir. Je
refuse de dire des contre-vérités. Il s’agit d’une exigence que je
m’impose. Et quand je veux dire quelque chose, je ne me cache derrière
personne pour le dire.
Des confidences par rapport à la rencontre ?
Tout
ce que je sais c’est que la rencontre a eu lieu à la demande de Ousmane
Sonko. Elle a été facilitée par Alioune Tine. Ils ont parlé de la
politique intérieure au Sénégal et de celle de la Guinée Bissau. Ils
avaient prévu de se revoir le mois suivant. La rencontre a été autorisée
par le Président Macky Sall parce que Embalo a souhaité recueillir
l’avis du Président. Ce dernier avait déclaré n’y trouver aucun
inconvénient.
“Ousmane Sonko sait pourquoi je suis énigmatique sur une autre affaire postérieure à celle de Adji Sarr…”
Dans
une de vos chroniques intitulée « Ousmane Sonko à poil », vous écrivez :
« …Ousmane Sonko a rappliqué dare-dare de Ziguinchor pour des entrevues
à Dakar et dans la banlieue, dans la nuit du 13 au 14 mai 2022.
Assurément, il cherche coûte que coûte à étouffer une affaire qui a
éclaté postérieurement à l’affaire Adji Sarr. Ignore-t-il que des
preuves et autres témoignages vidéos de père, mère, frères et sœurs,
ainsi que «le corps du délit» ont déjà pu circuler ? » De quelle affaire
parlez-vous, peut-on en savoir plus ?
Le
jour où j’aurais besoin d’en parler, je ne ferai pas dans
l’énigmatique. Quand je décide de dire quelque chose, je le dis avec mes
mots et ma propre plume. Ousmane Sonko, vous ne l’entendrez jamais
parler de ça. Ousmane Sonko sait pourquoi je suis encore énigmatique.
Comment percevez-vous les rapports entre le leader de Pastef et la presse sénégalaise ?
Il
n’y a pas quelqu’un qui méprise autant la presse sénégalaise plus
qu’Ousmane Sonko. La preuve, c’est qu’il transforme les journalistes en
caisse de résonance. Il n’accorde jamais d’interview et empêche les
journalistes de faire correctement leur travail. Ils se contentent de
rapporter ses discours sans oser commenter encore moins analyser de peur
d’être insulté ou d’être traité de corrompu. C’est ce terrorisme qui
est en train d’être exercé sur l’opinion publique au point que les
intellectuels, les gens n’osent même plus donner une opinion critique
sur un opposant. C’est facile de traiter les gens de corrompus mais
jamais il n’en apportera les preuves. Si jamais Ousmane Sonko sort sa
liste de médias corrompus, ces médias déposeront des plaintes contre lui
pour qu’il en apporte les preuves.Question provocatrice, si Sonko est élu président en 2024, que fera Madiambal Diagne ?
Je
le féliciterai pour avoir obtenu le suffrage des Sénégalais. C’est cela
la démocratie. Par contre, personne ne m’enlèvera cette liberté de
donner mon point de vue sur les faits et dires d’un homme politique qui
aspire à diriger ce pays. Encore une fois si Sonko devient Président, je
lui dirai Monsieur le Président de la République