Louga : le Français qui était accusé de viol sur des talibés, acquitté
R.R. Minguez ressortissant français de trente-six (36) ans, il a été arrêté par la police de Louga, le 23 décembre 2020, pour une histoire de mœurs impliquant des enfants talibés. Attrait, hier lundi 25 juillet 2022, à la barre de la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance (Tgi) de Louga, l’accusé, responsable de l’association «Action en faveur des enfants de la rue», une structure humanitaire s’occupant du bien-être des enfants-talibés, a nié les faits à lui reprochés.
Flanqué
de ses avocats, Mes Famara Mané et Badara Ndiaye, «tonton toubab» comme
aimaient l’appeler ses victimes présumées, est resté constant dans sa
ligne de défense: « je ne suis pas l’auteur des faits qui me sont
reprochés. Mon seul tort, c’est d’avoir chassé de ma maison l’enfant
A.K. (13 ans). Il passait la nuit dans mon centre, au même titre que ses
camarades (23 pensionnaires), mais il avait un comportement
répréhensible…»
Entendu, l’élève coranique A.K, qui a
maintenu ses accusations, a fait, devant la barre, des révélations
renversantes. Il déclare: «Une nuit, alors que je me suis couché avec
mes camarades, j’ai vu tonton toubab se coucher sur M.K.
Automatiquement, j’ai fermé les yeux. Au réveil, j’en ai parlé à mon ami
et il m’a confirmé que ce dernier a entretenu avec lui des actes contre
nature. Quelques jours plus tard, il m’a ciblé. Quand je dormais, j’ai
senti sa présence à mes côtés. Il me caressait. Je me suis déplacé pour
qu’il me laisse tranquille. J’ai déserté le centre. Lorsque je suis
revenu un mois plus tard, il m’a encore fait la proposition, je lui ai
opposé mon refus et il m’a chassé aux environs de 21 heures. Je voulais
dormir à la belle étoile, mais j’ai été récupéré par un jeune homme. Il
m’a interrogé et je lui ai raconté ma mésaventure (…). M.K. (10 ans)
a, lui aussi, porté de graves accusations sur le «bienfaiteur» français.
Il a enfoncé l’accusé: «Tonton s’est couché sur moi. Il m’avait aussi
embrassé à la bouche.» A.S (12 ans) a également révélé que le
ressortissant français l’a «une fois caressé la poitrine avant de
l’embrasser». B.S (11 ans) n’est pas en reste. Il a souligné que son
bourreau fantasmait en regardant ses parties intimes quand il se lavait.
3 Ces accusations ont été balayées d’un revers de la main par l’accusé
qui n’a pas réussi à convaincre le substitut du procureur. Le
représentant du ministère est d’avis que les faits reprochés à l’accusé
ne souffrent d’aucun doute. Il a requis une peine de 10 ans de réclusion
criminelle. La défense a plaidé l’acquittement pour absence de preuves.
Pour elle, on ne peut pas se baser sur les accusations de mineurs qui
ont changé de versions à plusieurs reprises pour entrer en voie de
condamnation. Les avocats ont été suivis par la Chambre criminelle qui a
acquitté l’accusé au bénéfice du doute. Il séjourne en prison depuis le
27 décembre 2020.