Qui est Igor Tudor, nouveau coach de l’OM ?
Nouveau coach de l’OM,
le Croate Igor Tudor a été profondément marqué par l’Italie, centrale
dans sa carrière de joueur, avec près de 10 ans à la Juventus, comme
dans celle d’entraîneur, dynamisée par une dernière saison remarquable
au Hellas Vérone.
Méconnu
en France, Tudor, 44 ans, est une figure familière du calcio et de la
Serie A, où il a d’abord été un défenseur central impressionnant, au
physique imposant (1,93m) et au caractère déjà affirmé.
Au
début de sa carrière, le grand entraîneur croate Tomislav Ivic, passé
par l’OM et par le Paris SG, décédé en 2011, avait estimé que Tudor
pouvait « devenir le nouveau (Franz) Beckenbauer ».
La
barre était placée un peu haut, mais avec huit ans à la Juventus (dont
une saison en prêt à Sienne), deux scudetti et 55 sélections avec la
Croatie, avec laquelle il a été 3e du Mondial-98, Tudor a néanmoins été
un joueur de premier plan.
Un
corps usé trop tôt, notamment une cheville, l’a obligé à raccrocher à
30 ans à peine et à se tourner rapidement vers le métier d’entraîneur.
Les débuts ont été sans éclat à l’Hadjuk Split, le club de sa ville
natale et de ses premiers pas de joueur, puis au PAOK Salonique.
« L’assistant de personne » Une
expérience réussie à Karabükspor lui a ensuite ouvert les portes de
Galatasaray, son premier grand club, où il est apparu trop rigide et n’a
pas laissé un très grand souvenir.
Et
c’est donc encore en Italie que ses qualités se sont révélées, comme
une confirmation du poids de la Serie A dans le parcours de cet homme
réputé discret, père de trois enfants et surnommé « Tuso » dans son pays.
« Tudor
adore le football italien. Il a énormément appris avec de grands
coaches comme Marcello Lippi et Carlo Ancelotti », a confirmé à l’AFP
Robert Matteoni, signature respectée de la presse sportive croate.
Après
quelques prémices à l’Udinese entre 2017 et 2020, Tudor a retrouvé la
Juventus, en tant qu’adjoint d’Andrea Pirlo, pour la saison 2019-2020.
Mais les résultats ont été décevants et le rôle de second lui a déplu.
« J’ai décidé d’une chose: je ne serai plus jamais l’assistant de
personne », résume-t-il alors, interrogé par le quotidien sportif croate
Sportske Novosti.
Dès
le début de la saison suivante, le Hellas Vérone l’appelle au secours
pour sauver un exercice mal engagé avec trois défaites en trois matches
sous la direction d’Eusebio Di Francesco. Et c’est cette saison
véronaise qui a suffi à en faire l’un des coachs à suivre du football
européen et qui a attiré l’attention de Pablo Longoria et Javier
Ribalta, les très italianophiles dirigeants de l’OM.
Forte personnalitéA
Vérone, Tudor a développé un football d’intensité et de rythme, marqué
par un jeu très vertical et par un pressing haut et agressif, qui lui
ont valu des comparaisons avec l’Atalanta Bergame de Gasperini.
Finalement
9e du championnat avec la 5e meilleure attaque, pas très loin des
places européennes, le Hellas a notamment impressionné dans les plus
gros matches, avec des victoires contre la Juventus, la Roma ou la
Lazio.
« Sa
tactique de base est la défense à trois. Ce qu’il a mis en place à
Vérone, avec un 3-4-1-2, est le système qui reflète le mieux sa
philosophie de jeu. Après presque dix ans en tant que coach, Tudor a
considérablement progressé, que ce soit au plan tactique ou dans sa
maturité pour guider une équipe », juge Robert Matteoni.
« Marseille
est un environnement passionnel, c’est aussi le cas de Split, sa ville
natale, et ça correspond à son caractère et à sa forte personnalité. Ca
pourrait être un choix gagnant », a encore estimé le journaliste croate.
Pour le quotidien Sportske Novosti, l’arrivée de Tudor à l’OM est en tous cas « le défi de sa carrière ».