COUPLE PRÉSIDENTIEL : POURQUOI LES SÉNÉGALAIS SONT FASCINÉS PAR MARIÈME FAYE SALL
Les sommets transcendent la solennité et l’acuité
des sujets abordés. C’est aussi un moment pour des Présidents de
profiter d’un peu de répit, loin des pressions, des demandes sociales du
pays. Le Président Macky Sall n’échappe pas à cette réalité. Sauf que
lorsqu’il est avec son épouse et ses enfants, les commentaires fusent.
Certains ne comprennent pas. Faudrait-il, associer, ces réactions au
fait que pour la première fois, la Première Dame du Sénégal est une
sénégalaise bon teint. La sociologue, Aïssatou Teigne Niang, tente de
décrypter les soubassements de ces jugements de valeur.
Le
Président de la République n’est pas un personnage ordinaire. Ses
moindres faits et gestes sont commentés au fortiori s’il est en couple.
C’est ainsi que la sociologue aborde le sujet. Il s’ ajoute que dans nos
sociétés, un couple qui sort est sujet à des commentaires, attire des
regards. « Chez-nous, au Sénégal, les gens aiment bien que l’époux
s’occupe de l’épouse. Lorsque, dans un couple, on remarque une
complicité, à travers non pas seulement ce qu’on dit mais ce qu’on fait
parce qu’il arrive parfois que les gestes parlent plus que la parole
elle-même. En plus, ce sont des personnalités publiques donc logiquement
leurs sorties suscitent des réactions », a déduit la sociologue. Elle
tempère l’idée selon laquelle, le couple présidentiel exhibe leur
bonheur dans l’espace public.
La
sociologue ne le voit pas sous cet angle. Elle estime que, derrière
l’institution incarnée par Macky Sall, il est aussi et avant tout, un
chef de famille, un homme tout court. « Lors de leur dernière sortie,
il me semble que le Président aidait son épouse à refaire son foulard.
Donc là, si on les taxe de montrer leur bonheur oui parce que
peut-être, dans un autre contexte, elle aurait pu se retirer quelque
part pour refaire sa tête », note Aïssatou Teigne Niang. Elle ajoute : «
Il est important de montrer, aux Sénégalais que le Président de la
République, lui aussi, c’est un homme simple qui vit comme tout un
chacun avec sa femme avec qui il entretient de bonnes relations et
montre à qui veut le voir, qu’au-delà de son statut de Chef d’Etat,
qu’il est dans son rôle d’époux mais également de père de famille ».
La sociologue n’a pas non plus déprécié le fait que le Président de la
République s’est arrêté pour attendre son épouse remonter les
escaliers. Ce geste est à verser sur le compte des affections selon la
spécialiste. « Pour moi, en tant que femme, c’est très important parce
qu’on a toujours envie que notre homme, nous montre son amour », juge la
sociologue.
L’estime pour Marième Faye Sall
La
sociologue a aussi remarqué que Marième Sall, en dépit, de certains
commentaires, bénéficie d’un élan de sympathie. La raison est
historique. Le Sénégal a pour la première fois, une première dame élevée
sur la base de nos valeurs traditionnelles. « Pour le cas de Marième
Faye Sall, ce qu’il faut rappeler, c’est la première fois de notre
histoire politique que notre pays connaît une première Dame purement
noire, 100% sénégalaise, de confession musulmane. Elle a grandi dans un
milieu où elle a été éduquée avec des valeurs traditionnelles
sénégalaises entres autres facteurs. On se rappelle qu’en 2012, lorsque
Macky Sall a accédé au pouvoir, les yeux se sont braqués directement
sur la Première Dame parce qu’elle nous rappelle les valeurs de la
tradition du Sénégal avec ses tenues traditionnelles, son foulard bien
noué, sa simplicité et son accessibilité », explique-t-elle.
La
« Sénégalité » est la principale raison des commentaires qu’elle
suscite. Ses courses au marché, ses sorties à la mosquée ou dans
certains lieux publics ne passent pas inaperçues, elles font même
l’objet d’articles de presse. Elle montre qu’elle est sénégalaise en se
livrant à des danses en public, elle participe aux cérémonies de sa
famille. « Tout cela fait sa force. Elle a un capital relationnel et
toutes ces valeurs font qu’elle est bien aimée des Sénégalais et qu’on
le dise ou pas, elle a joué un rôle important dans la carrière de son
époux », a défendu la sociologue.
Le
fait que Marième Sall ait arrêté ses études pour se consacrer à
l’éducation de leurs enfants est un signe de confiance envers son
époux. « Nous avons aussi appris qu’elle a arrêté ses études pour se
consacrer entièrement à la carrière de son époux et à sa famille. C’est
une marque de confiance envers son homme mais aussi envers Dieu et ça
c’est un sacerdoce pour ne pas dire un sacrifice », croit la
sociologue.
Elle
relève d’autres traits singuliers mais bien connus dans notre société
traditionnelle. Il s’agit de l’attachement d’une maman à l’éducation de
ses enfants, à la réussite de son époux. « Ce qu’on oublie aussi c’est
que si la maman de Marième avait refusé qu’elle fasse ce sacrifice, elle
ne l’aurait peut-être pas fait et cela renvoie à l’adage Wolof qui dit
que si tu veux connaître le comportement de ta femme réfère toi à sa
maman. Cela veut dire que la maman a une forte influence sur le ménage
de son enfant. Et, je pense que tout ça fait qu’elle soit une dame
respectée par les Sénégalais. Marième Faye Sall l’a même dit qu’elle
n’a pas d’autres intérêts que la réussite de son mari », brosse Aïssatou
Teigne Niang.