Législatives du 31 juillet : Yewwi se résigne et appelle à un vote-sanction
Seule la liste des suppléants de Yewwi Askan Wi
(Yaw) participera aux élections législatives du 31 juillet 2022. La
coalition Yaw, après plusieurs protestations à travers des
manifestations et conférences de presse, va finalement se plier à la
décision du Conseil constitutionnel.
Fait
inédit dans l’histoire politique du Sénégal. Pour la première fois, une
coalition va présenter une liste de suppléants aux élections
législatives, la liste des titulaires étant invalide aux yeux des ‘’7
sages’’ du Conseil constitutionnel.
Pourtant,
les leaders de Yewwi Askan Wi avaient promis de se battre pour faire
passer l’ensemble de la liste. C’est en ce sens qu’une série de
manifestations avait été déclenchée.
La
première, tenue le 8 juin dernier, avait connu un succès, poussant le
leader de Yewwi à vouloir remettre ça le 17 juin. Ils ont cependant buté
sur le refus du préfet de Dakar qui s’est appuyé sur le communiqué du
(Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra). Lequel
communiqué rappelait aux médias que le Code électoral interdisait la
propagande en période préélectorale.
Malgré
ce refus, l’opposition a forcé le barrage. Le face-à-face avec les
forces de l’ordre a fait trois morts et plus de deux cents personnes ont
été arrêtées.
Les
mêmes raisons ont été invoquées par l’Administration pour aussi
interdire la tenue de la manifestation qui était prévue cet après-midi.
La
nouvelle trouvaille était donc le concert de casseroles. En chef
d’orchestre, le leader du Pastef. Dans toutes les régions du Sénégal,
des populations ont répondu à l’appel d’Ousmane Sonko.
Il compte d’ailleurs le remettre demain jeudi 30 juin.
Dans
un contexte ne permettant plus la tenue de manifestations, Yewwi semble
perdre son seul moyen de lutte pour faire accepter sa liste. La
principale contrainte est la fête Tabaski qui sera probablement célébrée
le jour même du démarrage de la campagne électorale. Quartier libre
pour les politiques !
Tout
de même, le leader du Pastef et de Yewwi appelle les Sénégalais « à
sanctionner le pouvoir en place ». « Il faudra montrer votre désaccord
avec le régime actuel, même si vous ne connaissez pas les personnes sur
la liste nationale de l’opposition. Il faut que ce soit une défaite
spectaculaire qui mettra fin en même temps au débat sur troisième
mandat ».