Protection des enfants : le Sénégal vise l’éradication des mariages précoces
La Directrice de la
promotion des droits et de la protection des enfants (Dpdpe), Diéguy
Diop Fall, a annoncé hier la mise en œuvre d’un plan d’actions visant à
éradiquer les mariages précoces au Sénégal. S’exprimant lors de
l’atelier de validation du plan d’actions national pour l’abandon des
mariages d’enfants, Mme Fall a rappelé que sa direction a organisé des
rencontres, des échanges, des tables rondes et ateliers avec l’ensemble
des acteurs, dont les Comités départementaux de la protection de
l’enfant (Cdpe), rapporte l’Agence de Presse Sénégalaise.
Elle
a rappelé que «le mariage précoce des enfants a un ancrage
socioculturel». «C’est un combat de sensibilisation, de communication,
qu’on ne cessera de mener envers la communauté sénégalaise dans
l’intérêt de l’enfant», a-t-elle estimé. Selon elle, le Sénégal s’est
engagé à coordonner et accélérer les efforts pour mettre fin aux
mariages des enfants, conformément à l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
«La lutte contre les injustices sociales et l’amélioration des
conditions de vie des populations, notamment des couches vulnérables,
demeurent une priorité pour le gouvernement (…)», a expliqué Diéguy Diop
Fall. Elle précise que l’objectif du combat mené est de diminuer de 26 à
20% les mariages précoces au Sénégal d’ici 2035.
Marie
Thérèse Sambou, la représentante de la Coalition nationale de l’abandon
des mariages d’enfants (Coname), a indiqué que son organisation veut
que d’ici 2030, «les mariages d’enfants deviennent une pratique révolue
au Sénégal». Les filles doivent réaliser leur potentiel dans la dignité,
avec le soutien de leur famille et de leur communauté, et être
protégées par un cadre législatif et réglementaire favorable, à travers
le relèvement de l’âge du mariage des filles à 18 ans, a-t-elle plaidé.
«Le
mariage d’enfants a des conséquences graves sur la santé. Il est un
frein à l’éducation des enfants et peut mettre en péril la vie des très
jeunes filles qui sont mariées (…) et meurent des suites de couches», a
déploré Ndèye Soukeyna Ndao, représentante de l’Unicef.
«Il
faut s’assurer que tous les enfants aient la chance d’arriver à l’âge
adulte et d’exercer leur plein potentiel avec une implication des
communautés à la base, des hommes, des jeunes, des femmes et leaders
religieux, pour qu’ils comprennent que le mariage précoce n’est pas ce
qu’il y a de mieux pour les enfants», a-t-elle dit selon la même source.