Ousmane Sonko se brûlera avec le feu qu’il aura allumé
Nous n’avons eu de cesse d’attirer
l’attention, avec des éléments probants, sur l’implication de rebelles
armés, affiliés au Mouvement des forces démocratiques de Casamance
(Mfdc), dans les casses de mars 2021 qui avaient endeuillé le Sénégal
avec 14 morts. Pour essayer de se soustraire à l’action de la Justice,
suite à une plainte dirigée contre lui par la demoiselle Adji Sarr, pour
viols et autres sévices sexuels, le leader de Pastef avait lancé un
appel public au «Mortal kombat». Des groupes de manifestants avaient
été convoyés dont des combattants du Mfdc depuis la Gambie, et qui
avaient activement participé aux émeutes. Ces personnes avaient été
aperçues, dans des reportages vidéos, en train d’ouvrir le feu sur des
cibles et de proférer des menaces d’aller prendre d’assaut le Palais
présidentiel pour déloger le Président Macky Sall. Ils étaient nombreux
à faire dans le déni et même à nous tomber dessus à bras raccourcis,
nous accusant de chercher à attiser le feu. En effet, d’aucuns voulaient
éviter de regarder la vérité en face, préférant se mentir à eux-mêmes,
tandis que d’autres avaient choisi de chercher à faire mentir Le
Quotidien, comme chaque fois que ce journal, depuis sa création, il y a
bientôt vingt ans, soulève une question essentielle pour la vie
nationale. On a pu aussi regretter que des membres de la corporation
des médias, avec une mauvaise foi sidérante et une ignoble déloyauté
dont on ne pouvait les croire capables, se soient mis à sonner
l’hallali. Jamais nos détracteurs ne sont arrivés à nous confondre !
Ousmane
Sonko, pour sa part, répondait avec la moue et continuait de
s’interdire de condamner les pires exactions du Mfdc contre les
populations civiles tuées, dépouillées de leurs biens, et/ou contre
l’Armée nationale dont des soldats ont été assassinés dans un guet-apens
et d’autres pris en otage, humiliés devant les caméras de télévision
par le chef de guerre Salif Sadio. Ce même chef de guerre qui a affecté
un de ses éléments, portant le sobriquet de «Limousine», à la garde
rapprochée de Ousmane Sonko. Tous ces liens n’ont pas ému grand monde
semble-t-il. Mais Ousmane Sonko, qui va d’esclandre en esclandre et
d’escalade en escalade, avait appelé publiquement, le 24 mai 2022, une
nouvelle fois, à une insurrection. Il disait «assumer d’appeler à
l’insurrection pour déloger Macky Sall du palais». Ainsi, la marche qui
était prévue pour le vendredi 3 juin 2022, puis différée au 8 juin 2022,
était fort crainte car annonçant la récidive des tueries et casses de
mars 2021. Le rassemblement de foules a été néanmoins organisé à la
Place de la Nation à Dakar et, encore une fois, des éléments du Mfdc
avaient été convoyés. Certains de ces rebelles ont été interceptés avant
d’arriver sur les lieux de la manifestation et parmi eux, un des
principaux lieutenants du terrible et sanguinaire chef de guerre Salif
Sadio. Le gouvernement du Sénégal, par la voix de son porte-parole, le
ministre Oumar Guèye, a confirmé l’arrestation de rebelles du Mfdc
venus prendre part à la marche et assuré qu’une enquête est ouverte.
Que faire de ces rebelles ?
On
voudrait bien croire que des rebelles, sortis de leurs bases qui
viennent d’être démantelées par des opérations militaires, puissent se
retrouver, comme par enchantement, dans les rues de Dakar pour
participer à une marche pacifique, démocratique, la fleur au fusil, pour
demander plus de démocratie et surtout le droit de participer à des
élections organisées par le gouvernement d’un pays dont ils cherchent,
par les armes, à se séparer (Ne riez pas !). Il reste que ces personnes
arrêtées et dûment identifiées comme appartenant à des factions du
Mfdc, sont présumées innocentes et il sera certainement difficile de
leur imputer des actions qui n’ont pu se commettre ce jour- du 8 juin
2022. Il demeure cependant que les enquêtes préliminaires auraient
établi l’implication de certains d’entre eux dans les casses des 6,7 et 8
mars 2021. Mais qu’à cela ne tienne, la simple appartenance au Mfdc
devrait suffire pour poursuivre ces personnes pour rébellion armée et
autres infractions tenant à la sûreté de l’Etat. Les dispositions du
Code pénal sénégalais, qui ne sauraient nullement être caduques, restent
pertinentes. De surcroît, l’un des rebelles alpagués est Ousmane
Diatta, alias Ousmane Kabiline Diatta, connu comme un élément farouche
de Paul Aloukassine Bassène. Ces deux chefs rebelles ont été aperçus sur
les vidéos exhibées par Salif Sadio, qui montraient les 7 soldats de
l’Armée sénégalaise pris en otage en Gambie. En dépit de toutes les
interpellations, Ousmane Sonko continue de refuser de condamner ou, à
tout le moins, de compatir avec la Nation et son Armée ou de s’émouvoir,
le moins du monde, de cette fameuse et sordide dernière attaque commise
par les hommes de Salif Sadio en janvier 2022. Ses proches considèrent
que s’il se prononce sur le conflit casamançais, il donnerait le moyen à
ses adversaires d’attenter à sa vie et de mettre le forfait sur le
compte d’une vengeance perpétrée par une faction du Mfdc.
Le rétropédalage de Ousmane Sonko et le nouvel appel à attaquer des domiciles privés le 17 juin 2022
La manifestation de l’opposition, du
8 juin 2022, était partie pour être violente mais contre toute attente,
Ousmane Sonko rétropédalera, à trois jours de la date fatidique, pour
prêcher le calme à cette manifestation. Il faut le dire, le leader de
Pastef a cédé à un chantage à la paix. La seule chose qui lui avait été
demandée était de faire une sortie publique pour calmer ses troupes en
leur demandant de ne faire aucun acte de violence le jour de la
manifestation. Ousmane Sonko, se sachant cerné, a fait mieux, il a tenu à
s’assurer que son nouveau mot d’ordre serait scrupuleusement respecté
par ses militants qui, il faut le dire, n’arrivaient pas à comprendre
les motivations de ce changement subite de ton. Ousmane Sonko a ainsi
obtempéré, sagement, quand il a bien compris qu’il n’obtiendrait pas, de
la part de l’Etat, l’interdiction de la marche «pour un motif plus
sérieux que celui servi pour interdire la marche du 3 juin 2022». Il
avait en effet préconisé cette formule afin de sauver sa face. Ses
interlocuteurs, qui sont des personnes privées qui n’entendent pas
laisser Ousmane Sonko instaurer la terreur, ont pourtant clairement
refusé d’entreprendre la démarche auprès de l’Etat. Il ne restait alors à
Ousmane Sonko que de se plier à leurs exigences. On a ainsi observé
que Ousmane Sonko s’était évertué, durant le rassemblement du 8 juin
2022, à éviter de s’associer aux appels zélés des Aïda Mbodji, Habib Sy,
qui préconisaient d’en découdre avec le régime de Macky Sall. Mais on a
beau chasser le naturel, il revient au galop. Ousmane Sonko a fini par
appeler publiquement, mais de manière sibylline, ses partisans à
attaquer, à la prochaine manifestation, les domiciles de pontes du
régime de Macky Sall. Il leur a indiqué : «Si à une prochaine
manifestation vous cassez leurs maisons, vous y trouverez des milliards
planqués !» Cette déclaration est une incitation manifeste et constitue
une signature des casses de mars 2021. Un autre rassemblement est prévu
pour le 17 juin 2022 sur les mêmes lieux. Reste à savoir si tout le
monde se laissera faire car il y en a qui ont déjà pris toutes leurs
dispositions pour retourner à Ousmane Sonko ses propres armes, et donc
de faire brûler ses domiciles personnels si d’aventure les leurs, biens
ou proches se trouveraient attaqués ! On connait les cibles qui étaient
initialement visées le 8 juin 2022. C’étaient des entreprises de presse,
un haut gradé de la Gendarmerie nationale et quelques personnalités
proches du Président Macky Sall.
Il
reste que Ousmane Sonko devra savoir à quoi s’en tenir car ceux qui ont
fait discrètement déménager et mettre en sécurité, le 9 juin 2022, une
certaine famille qui était installée à Thiaroye, n’hésiteront
certainement pas à balancer cette nouvelle sordide affaire qui hante le
sommeil du leader de Pastef. Il n’y a sans doute pas de scrupule à se
faire, la paix civile et la sécurité du Sénégal valent plus que
l’honneur ou la dignité de Ousmane Sonko.
Ousmane Sonko veut le report des élections législatives
De
nombreux responsables de Pastef montrent leur irritation, considérant
que Ousmane Sonko s’est fait hara-kiri avec la coalition Yewwi askan wi
(Yaw), scellée avec certaines franges de l’opposition en direction des
élections législatives. D’aucuns trouvent par exemple qu’une Aïda Mbodji
n’a pas plus de légitimité qu’une Maïmouna Dièye pour trôner à la
deuxième place de la liste nationale de Yaw ou que les investitures ont
donné la priorité à des Saliou Sarr, Habib Sy, Aminata Mbaye, Maïmouna
Bousso, Malick Gakou, au détriment des Bassirou Diomaye Faye, Cheikh
Tidiane Dièye et autres piliers de la coalition politique originelle de
Ousmane Sonko. D’ailleurs, Ousmane Sonko serait devenu si conscient de
ce discours qu’il montre des signes manifestes d’une aversion contre
Aïda Mbodji par exemple, que même les milieux de Pastef prennent pour
«une taupe de Macky Sall». Comme quoi quand on veut tuer son chien, on
l’accuse de rage ! Les militants de Pastef travaillent donc pour le
report des élections afin de pouvoir détricoter l’alliance Yaw et
préparer une nouvelle coalition qui représenterait mieux leur parti. La
décision du Conseil constitutionnel, annulant la liste nationale de Yaw
et qui empêchera ainsi Ousmane Sonko de siéger à la prochaine Assemblée
nationale, donne une raison supplémentaire aux «Pastéfiens» de
travailler pour le report des élections. Il faudra de ce fait
s’attendre à tous les actes de sabotage des élections. Ils l’ont
clairement dit. De toute façon, le Président Macky Sall a déjà annoncé
que l’Etat veillera à la bonne tenue des élections à la date du 31
juillet 2022. Soit !
Qui veut tuer Ousmane Sonko n’aurait pas besoin de saboter son véhicule
Chaque
fois que Adji Sarr fait une sortie publique, Ousmane Sonko essaie
d’allumer un contre-feu en sortant de son imaginaire, les histoires les
plus loufoques. La plaignante, qui l’accuse de viol au salon «Sweet
beauty», a publié le jeudi 9 juin 2022, une vidéo tournant en dérision
son présumé agresseur sexuel et l’appelant à une confrontation
publique. Comme à l’accoutumée, Ousmane Sonko a réagi par une vidéo
diffusée le 10 juin 2022, pour révéler une prétendue tentative
d’assassinat contre sa personne. Il affirme que le jour de la marche du 8
juin 2022, son véhicule, qui était garé à quelques encablures du lieu
du meeting, aurait été saboté et qu’un drame aurait pu survenir. Il
n’est véritablement pas besoin d’être un expert en mécanique pour
flairer le mensonge. Où étaient le chauffeur du véhicule, la sécurité de
Ousmane Sonko et les milliers de personnes qui étaient aux alentours de
la Place de la Nation pour que des criminels puissent accéder, à l’insu
de tout le monde, audit véhicule, qui n’est pas un véhicule
quelconque, et trouver le temps de desserrer les écrous des roues ?
Franchement, une personne qui nourrirait le projet d’attenter à la vie
de Ousmane Sonko trouverait l’occasion de le faire dans les lupanars
comme «Sweet beauty» ou même quand il se rendait tard le soir dans un
coupe-gorge de Thiaroye, sans sa garde rapprochée, dans l’espoir de
pouvoir amadouer une nouvelle victime et sa famille. Ou encore dans son
restaurant, «Le Tabouret», qu’il avait ouvert pour son épouse et qu’il a
fini par lui arracher au profit d’une dame qui lui était «si proche» et
qui lui en voudrait désormais à mort et qui s’est préparée, elle aussi,
à balancer des boules puantes