Le Bloc-notes de Abdou GNINGUE – La Folie de la….Foule !

Le Bloc-notes de Abdou GNINGUE – La Folie de la….Foule !

La grande coalition Yewwi Askaan Wi et Wallu Askaan Wi a organisé un rassemblement monstre à la place de Nation. Elle a été pacifique dans l‘organisation, ce qu’il faut saluer.Mais, elle a été violente dans le…verbe. Eh oui, il faut se méfier des foules qui souvent rendent…fou à telle enseigne qu‘elles peuvent vous pousser à faire des déclarations que l‘on regrette après. C‘est ce qui est arrivé au député Abdou Bara Dolly Mbacke qui a sorti des propos désobligeants à l‘endroit de la première Institution de ce pays, le président de la République, incarné par Macky Sall. Le Procureur a été actionné par le Ministère de la Justice pour que Abdou Bara Dolly Mbacke soit inculpé pour offense au chef de l’Etat, diffusion de fausses nouvelles et diffamation. Le frère aîné du député, Modou Bara Dolly, a lui-même condamné les propos et demandé excuse aux autorités.
Les propos du député ont été condamnés aussi par un des leaders de Yewwi, Ousmane Sonko, qui dit: ce sont des propos à condamner, car la politique ne signifie pas insulter les gens comme on veut, ni le calomnier. Nous ne sommes pas d‘accord avec les propos de Abdou Bara Dolly. La politique n‘est pas une entreprise pour invectives et insanités.
Cette déclaration, d‘une des têtes de file de YAW, est à saluer et c‘est cela que tout Démocrate attend d‘un leader qui a la prétention d‘être à la plus haute instance de décision d‘un pays. Cependant, cette condamnation devait être faite sur le chaud, devant cette foule composée en majorité par des jeunes, pour qu’ils sachent que ce genre de déclaration était inadmissible dans un État de droit. Mais bon, il n’est jamais trop tard de bien faire.
A propos d’Etat, cette réflexion du Philosophe Français David Émile Dürkheim Père de la Sociologie moderne, mérite d’être retenue. Il écrivait que, « Plus l’Etat devient fort, actif, plus l’individu devient libre. C’est l‘Etat qui le libère. Rien donc n‘est plus funeste que d‘éveiller chez l‘enfant et d‘entretenir chez l‘homme ces sentiments de défiance et de jalousie à l‘endroit de l‘Etat comme s‘il était l‘oeuvre de l‘individu alors qu’il en est le protecteur naturel et le seul protecteur possible‘‘.

Pour rester dans cette manifestation, pour regretter et condamner des intimidations dont ont été victimes nos confrères de la Télé Futurs Médias (TFM) et Leral TV. Leur seul…tort est d’avoir voulu faire leur travail de journaliste dans une manifestation où tous les médias étaient conviés. Mais diable, si tous les journalistes avaient boycotté toutes les rencontres politiques qui se déroulent dans notre pays, comment les messages des politiciens vont parvenir aux citoyens, qui auront le dernier mot quand ils devront choisir celui à qui ils vont confier leur destin.
Quand un reporter fait du direct, il décrit ce qu‘il voit et entend sur place à ce temps T au moment où il parle. S‘il est là au début d‘une manifestation et constate qu‘il n’y a pas encore foule, mais c’est normal qu’il le dise. Qu’est ce qu’on demande au journaliste reporter? Qu’il rende compte fidèlement pour que celui qui est assis dans son salon, son poste radio collé aux oreilles, voit avec les yeux de l‘esprit tout ce que lui décrit l‘envoyé spécial. Bref, le journaliste veut que son auditeur se sente présent à la manifestation, toujours avec les yeux de l‘esprit. Comment alors peut on taxer de tels journalistes de saboteurs d‘une manifestation. Pourtant, parmi la forêt de pancartes brandies sur le lieu de la manifestation, on pouvait bien lire, Défense pour la Démocratie. Alors, comment peut on défendre laDémocratie et s‘attaquer à des journalistes, acteurs indispensables dans le jeu démocratique. Non ! il faut que cessent ces agissements irresponsables à l’endroit des journalistes. Il faut aussi que la Presse dans son entièreté soit soudée pour refuser ces forfaitures. Le boycott de la campagne électorale n’est pas à exclure, pour montrer que la presse est incontournable dans le jeu politique.
Au cours de la prochaine campagne électorale, on aimerait que nos hommes politiques bannissent dans leur vocable toute violence verbale comme les propos inadmissibles d‘un militant qui appelle à assassiner un leader politique. Sont aussi condamnables les autres propos d‘un politicien qui souhaitait que soient fusillés tous les présidents de la République qui se sont succédé au Sénégal (Senghor, Diouf, Wade) que le peuple sénégalais avait choisi librement pour leur confier son destin.
On aimerait avoir une campagne électorale civilisée, avec des propos pleins d‘humour comme quand le Président Léopold Sédar Senghor disait de Abdoulaye Wade candidat à la présidentielles, quelqu‘un dont la tête ne peut même pas retenir ses cheveux, en référence à sa calvitie, la tête d’un tel homme est incapable de retenir et satisfaire les besoins du peuple.
Ce même Abdoulaye Wade, toujours candidat en face de Abdou Diouf, appelait le couple présidentiel, Monsieur forage et Madame moulin, parce que durant toute la campagne, Diouf promettait des forages pour l‘alimentation en eau des populations et des moulins pour alléger les durs travaux de transformation des céréales locales par les femmes, que son épouse Elizabeth allait leur offrir.
C‘était des moments de détente et de respiration sociales dans la bonne humeur et une atmosphère de paix à travers tout le pays. C‘est cette atmosphère qui doit régner pendant toute la campagne à venir pour que les élections se tiennent dans la paix des cœurs et des esprits.
Tous les journalistes qui couvraient ces campagnes et tournées politiques étaient bien protégés par les autorités administratives et politiques.
C’est ainsi que lors de la dernière tournée économique du Président Senghor vers la fin des années 1970, dans les régions du Fleuve et du Sénégal Oriental, actuelles régions de Saint Louis, Matam, Tambacounda et Kédougou, un préfet a été relevé de ses fonctions pour avoir refusé de servir à manger en premier les journalistes qui devaient toujours devancer le cortège présidentiel dans toutes les étapes. Ce jour, nous étions décidés à arrêter la couverture de la tournée de façon unanime. Le Président Senghor mis au courant a immédiatement sanctionné ce préfet. Donc respect absolu aux hommes de Médias, ce chaînon indispensable dans la chaîne démocratique.

Au village, les premières pluies ont fait pousser les semis de mil. Les paysans ont commencé à entretenir les jeunes pousses avec leurs charrues tirées par des ânes et des chevaux. Un tapis vert s‘est installé à perte de vue dans le bassin arachidier, avec des lacs artificiels qui apparaissent dans les bas fonds après les fortes premières pluies. Pour le bonheur des oiseaux qui viennent y boire ou se rafraîchir. Les bergers aussi sont soulagés car les premières herbes commencent à pousser et les chèvres, moutons, vaches et autres ruminants, profitent de ce fourrage pour être de la fête.
Le seul problème pour ces paysans est relatif au manque de fertilisants pour booster les rendements. Selon les spécialistes, la guerre en Ukraine y est pour quelque chose. Cependant, nous qui avons du phosphate, on ne devrait pas être confronté à ce genre de problème. Il faudrait alors que l‘Etat reprenne des mains des Indiens, la gestion des industries chimiques du Sénégal (ICS) cette unité industrielle qui nous permettait de produire assez d‘engrais, à un moindre coût, pour booster notre production céréalière. Et cette décision serait un grand pas dans la recherche d‘une souveraineté alimentaire que chaque pays souverain doit garantir à son peuple.

Souare Mansour

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