Bignona : Un espace forestier crée une vive tension entre populations des communes de Kataba 1 et de Djinaky
Les populations de
Karongue, localité située sur la RN5, département de Bignona, ont
constaté depuis 3 ans que des personnes étrangères à leur village
élisent domicile dans leur forêt. Ces habitants reprochent à ces
individus des localités de Kabiling Commune de Djinaky et de Kataba 2,
d’abattre la plupart des arbres, qu’elles ont plantés dans cette partie
de la forêt de leur localité, au point d’y improviser un nouveau
village. Après plusieurs avertissements sans succès, elles ont investi
les lieux pour les déguerpir, confisquant leurs matériels.
Les
bons offices joués par les autorités, le sous-préfet de Kataba 1 et le
Maire de Djinaky, avaient permis de trouver une date pour la restitution
des matériels à leurs propriétaires. La date du samedi dernier 16 avril
avait été fixée pour cette opération. Malheureusement, les
propriétaires des matériels et le sous-préfet ayant eu des contretemps,
les habitants de Karongue décident de procéder autrement.
Face
aux journalistes, Souleymane Mané, Chef de village de Karongue déplore
cette situation. « Trois années durant, nous sommes en train de faire
des sacrifices énormes pour éviter le pire. Il y a eu plusieurs
campagnes de négociations, des assises sur cette question d’occupation
illégale de nos terres avec la gendarmerie, les deux maires des
communes concernées, pour le sous-préfet, beaucoup de concessions ont
été faites, jusqu’à trouver un consensus pour pouvoir céder une partie
de nos terres de Kataba à nos voisins de Kabiling Commune de Djinaky,
afin que ces populations puissent s’épanouir. Nous avions pensé que
cette volonté affichée ou cette mesure allait faire taire cette
querelle, mais en vain. Ces populations de Kabiling veulent nous priver
de nos ressources. Nous ne pouvons pas habiter la forêt et être privés
de ces ressources, non c’est inadmissible. Quelqu’un ne peut venir de
loin et prendre tous les bénéfices de ces ressources », déplore-t-il.
Ainsi,
le Chef du village de Karongue conforté par le porte-parole des
habitants de ce village demande la fin de ces exactions et ces actes
qu’ils considèrent comme étant actes de vandalisme. « Nous ne pouvons
digérer cette situation, nous prenons donc nos responsabilités pour dire
non, afin que tout ceci s’arrête. Ceci a occasionné la saisie de motos,
de coupe-coupe, de haches. Ça suffit, on a assez toléré, et c’est le
dernier avertissement », lance-t-il.
Seydou
Seydi, Porte-parole des populations de Karongue d’ajouter : « cela fait
3 ans que cette bande de terre fait l’objet de vandalisme de groupe
d’individus venant de Kabiling et de Kataba 2. Ces gens ont traversé des
Km pour occuper cet espace qui se trouve être le nôtre et que nous
avons reboisé depuis 1976. Malheureusement leurs actes de vandalisme ont
créé la perte de bon nombre d’arbres. Des centaines de troncs sont donc
coupés. Nous prenons à témoin l’opinion nationale et internationale ».
Youba
Sambou, Président de la Commission domaniale de la commune de Djinaky
reconnaît la gravité du problème, mais se désole de la tournure des
évènements.
Venu
récupérer le matériel saisi par les populations de Karongue, le
Président de la Commission domaniale de la commune de Djinaky, se désole
de rentrer bredouille. « Je suis venu assister à la remise de ce
matériel en tant que représentant du Maire, malheureusement tel n’a pas
été le cas. Cela a été une surprise pour nous, la commune de Djinaky,
nous, autorités municipales, parce que nous venons de prendre fonction,
et ce problème date de longtemps. Actuellement nous autorités de Djinaky
n’avons pas encore discuté de ce problème, nous ne pouvons dire
grand-chose. Nous venons juste de nous installer dans la commune et le
problème n’a pas encore fait l’objet d’étude profonde et de débat ».
Tout
de même, le Président de la commission domaniale de la commune de
Djinaky de préciser. « Nous sommes tous des frères, et c’est nous qui
habitons cette même collectivité, donc ce problème nous concerne. Je
sais qu’en collaboration avec le Maire de la commune de Kataba,
ensemble, nous allons traiter le dossier et trouver des solutions, si
tout va bien».