Niger: sept policiers et quatre soldats tués dans deux attaques
Sept policiers et quatre soldats nigériens ont été tués mardi dans deux attaques distinctes, l’une contre un poste-frontière entre le Niger et le Burkina Faso, et l’autre contre une position militaire dans le nord désertique proche de la Libye, a annoncé mercredi le gouvernement.
« Le mardi 12 avril, des bandits armés non encore identifiés ont perpétré deux attaques, respectivement au poste de police frontalier de Petelkole dans la région de Tillabéri (ouest) et contre une position de la Garde nationale du Niger (GNN) sise dans le Djado, dans la région d’Agadez », dans l’extrême-nord proche de la Libye, indique un communiqué du ministère nigérien de l’Intérieur transmis à l’AFP.
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« Le bilan de l’attaque du poste de Petelkole fait état de sept policiers tombés sur le champ d’honneur », ainsi que « quatre blessés graves, six blessés légers », selon le ministère.
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Il précise que « six véhicules ont été calcinés », dont trois
appartenant à des policiers, et trois autres véhicules de la police
nationale emportés par les assaillants.
Plusieurs boutiques et hangars abritant des commerces des environs du poste visé ont été également « incendiés », affirme-t-il.
Dans l’attaque de la position militaire dans le Djado, ce sont
« quatre Gardes qui sont tombés sur le champ d’honneur, un autre blessé
et deux véhicules emportés », selon le ministère qui ne donne pas de
détails sur cette attaque.
Le ministère assure que « des dispositions sécuritaires ont été immédiatement renforcées dans les deux zones ».
Le poste-frontière de Petelkole est situé dans la région de
Tillabéri, à 10 km de la frontière avec le Burkina, pays voisin
régulièrement frappé par les jihadistes.
Ce poste et ses alentours ont déjà été plusieurs fois la cible d’attaques sanglantes de jihadistes présumés.
Le 16 mars, au moins vingt-et-une personnes, dont deux policiers,
avaient été tuées dans une attaque de jihadistes présumés contre un bus
et un camion à proximité du poste, selon un bilan officie.
En octobre 2021, trois policiers nigériens y avaient été tués et
plusieurs autres blessés et en mai 2017, deux policiers nigériens et un
civil avaient été tués dans une attaque contre le même poste.
L’immense et instable région de Tillabéri, d’une superficie de
100.000 km2, se situe dans la zone dite « des trois frontières » entre le
Niger, le Burkina Faso et le Mali et est le théâtre depuis 2017
d’actions sanglantes de mouvements jihadistes liés à Al-Qaïda et au
groupe État islamique (EI).
Quelque 12.000 soldats nigériens combattent dans une dizaine
d’opérations anti-jihadistes dont près de la moitié le long des plus
1.400 km de frontières avec le Mali et le Burkina Faso, avait révélé fin
février le président nigérien Mohamed Bazoum qui a également annoncé
avoir amorcé des discussions avec des jihadistes.
Vaste étendue désertique, la zone du Dadjo n’est pas ciblée par les
jihadistes, mais est un corridor pour le trafic de migrants, d’armes et
de drogues vers la Libye voisine ou l’Europe. Elle abrite également des
sites aurifères artisanaux qui attirent des milliers de nigériens et
ressortissants de pays voisins.
Les autorités locales ont récemment dénoncé la « dégradation de la
situation sécuritaire » sur les axes routiers où sévissent des bandes
armés.
Les Etats-Unis surveillent étroitement cette zone grâce à une importante base de drones située à Dirkou.