Pénurie de gaz : Les ménages dans le désarroi, les vendeurs de charbon se frottent les mains…
En ce début de Ramadan, la bonbonne de gaz butane à
usage domestique, très utilisée par les ménages, est un produit qui se
trouve difficilement depuis un certain temps dans les quartiers de
Dakar.
A
Ouakam, Mermoz, Fann, Médina et environs, les distributeurs disent
avoir des difficultés pour s’approvisionner, ce qui explique leur
rupture de stock.
Au
dépôt de gaz de Mermoz, Khady Coura Ndiaye déclare être à la recherche
de gaz butane, depuis près de 10 jours « J’ai fait le tour des dépôts
de Dakar avec ma voiture pour avoir les bouteilles de 2, 6 et 9 kg mais
impossible d’en trouver, regrette-t-elle. Les vendeurs nous disent que
les bouteilles de deux et six kilos sont épuisées et il ne reste plus
que celles de 12 kg « .
Même
son de cloche chez Babacar Thiam, père de famille rencontré à Fann qui
déclare avoir quitté Médina avec deux bonbonnes sur sa moto afin de
trouver une bonbonne pour sa femme. « J’ai presque fait tous les points
de vente de la Médina, en vain, même dans les stations-services on ne
trouve pas de gaz « , déplore le quarantenaire.
A
la station-service Shell sur la route de Ouakam, le dépôt est presque
vide, on y voit quelques bonbonnes de gaz butane entassées mais toutes
vides. L’un des pompistes trouvé sur place affirme que ça fait des jours
qu’ils n’ont plus de bouteilles chargées.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres
Durant
cette période de grande consommation, la pénurie de gaz butane oblige
les populations à se rabattre sur le bois mort et le charbon pour
cuisiner. A cet effet, une mère de famille dit être obligée d’alterner
entre la bonbonne de gaz , le charbon ou le bois mort pour éviter
d’épuiser ses réserves.
Cette situation de manque fait l’affaire des vendeuses de charbon qui se frottent les mains depuis quelques jours.
Ici,
à Ouakam, le pot de charbon a connu une hausse considérable. Il est
passé de 200 à 400f d’après Marième Diack, vendeuse. » Je vends le pot à
400f pas par volonté mais depuis que le Mali a fermé ses frontières le
charbon est devenu cher. J’achète le sac à 10.000f à Kolda voire plus
parfois sans parler du transport et des taxes douanières. Depuis
l’affluence du gaz butane, je vends près de 6 sacs de charbon et plus de
20 kg de bois mort par jour”, renseigne-t-elle.
Toutefois, la population dakaroise ne déchante pas et tente malgré cette pénurie de trouver la bonbonne de gaz butane.
Même
s’il s’agit d’une question de respect de protocole entre les
fournisseurs, à en croire le Secrétaire général de l’Association des
gérants de stations service au Sénégal, Ibrahima Fall. “Il n’est pas
question de pénurie, mais plutôt d’un contentieux entre les sociétés
chargées de la distribution », a-t-il soutenu.
En somme, les Dakarois demandent au ministère du Commerce de trouver une solution au plus vite pour un retour à la normale.